La Terre de chez nous

Plusieurs nouvelles fermes en Abitibi-Témiscamin­gue

- ÉMÉLIE RIVARD-BOUDREAU Correspond­ante régionale redaction@laterre.ca

En 2020, l’Abitibi-Témiscamin­gue a enregistré un nombre record de nouvelles exploitati­ons. Des données du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) révèlent que la région a connu une croissance nette de 28 exploitati­ons, soit une augmentati­on de 5 % par rapport à 2019.

Entre le 1er janvier et le 1er décembre 2020, 39 nouvelles exploitati­ons ont été enregistré­es et 11 ont cessé leurs activités. Ces entreprise­s ont mis en valeur près de 4 200 hectares de terre, dont un peu plus de la moitié est en location. « Il y a un engouement depuis environ un an et demi ou deux ans. On a vu beaucoup plus de jeunes qui voulaient avoir leur exploitati­on. Et les chiffres le confirment », commente le président de la fédération régionale de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), Pascal Rheault.

Les grandes cultures, l’horticultu­re maraîchère et fruitière et la production de veaux d’embouche sont les secteurs qui ont accueilli le plus de nouveaux exploitant­s. « Le poids relatif des différente­s production­s est en mouvance et le phénomène n’est pas propre à l’Abitibi-Témiscamin­gue », souligne dans son rapport l’agronome Mathieu Laplante, conseiller régional en relève du MAPAQ. « Alors qu’elles étaient historique­ment plutôt marginales dans la région, les production­s horticoles ont désormais le vent dans les voiles. En contrepart­ie, on observe une diminution du nombre d’entreprise­s laitières dans les dernières années, bien que le volume de lait produit soit demeuré relativeme­nt constant depuis cinq ans », analyse-t-il également.

Ça bouge partout

Toutes les municipali­tés régionales de comté (MRC) de la région ont vu leur nombre d’exploitati­ons agricoles augmenter. Fait intéressan­t, avec ses 47 entreprise­s en début d’année et ses 50 au début du mois de décembre, la MRC de Rouyn-Noranda est la seule MRC dont le nombre d’exploitati­ons agricoles est plus élevé en 2020 qu’en 2012. « Souvent, on pense que dans la MRC de Rouyn-Noranda il n’y a pas beaucoup d’agricultur­e, mais il y a quand même beaucoup de nouvelles production­s. Surtout dans le maraîcher », indique Pascal Rheault.

Avec respective­ment 16 et 10 nouvelles entreprise­s enregistré­es, les MRC de Témiscamin­gue et d’Abitibi-Ouest sont celles qui ont accueilli le plus grand nombre d’entreprise­s. La préfète de la MRC de Témiscamin­gue, Claire Bolduc, n’est pas surprise. « Il y a une augmentati­on lente, mais régulière de nouvelles entreprise­s agricoles. C’est un bruit de fond qui est concret et récurrent », commente-t-elle.

Attentes pour l’avenir

Claire Bolduc croit au « très grand potentiel » des grandes cultures qui suscitent de plus en plus d’intérêt chez les producteur­s du Témiscamin­gue, tel qu’illustré par les chiffres du MAPAQ. « On a de bonnes terres agricoles, un climat qui se prête aux grandes cultures et à un bon contrôle des ravageurs et on a de l’eau. D’ici 2030, il n’y aura pas beaucoup d’endroits sur la planète qui auront ces conditions-là », considère l’agronome de formation.

Quant à Pascal Rheault, il croit que tous les efforts mis pour éviter le reboisemen­t des terres agricoles en friche contribuen­t certaineme­nt à l’engouement du retour à la terre. Selon lui, la proportion des femmes à la tête de nouvelles exploitati­ons agricoles risque aussi de prendre de l’ampleur compte tenu qu’elle est passée de 30 % à 35 % entre 2019 et 2020. Selon le président régional de l’UPA, des projets de serres pourraient aussi voir le jour grâce aux rabais tarifaires offerts pour ce secteur.

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Au Témiscamin­gue, la ferme Chez Lyne et Sylvain fait partie des nouvelles production­s maraîchère­s qui ont démarré ces dernières années.
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