La Terre de chez nous

Une naissance à la ferme pour un meilleur départ

- SYLVAIN BÉLISLE RAPHAËL POULIOT Enseignant­s en Gestion et technologi­es d’entreprise agricole au Cégep régional de Lanaudière à Joliette

C’est bien connu dans le milieu agricole, les producteur­s québécois sont toujours en quête de nouvelles techniques de production qui pourraient leur permettre d’améliorer leur efficacité à la ferme. Peu pratiquée au Québec, la technique de réaliser l’éclosion des poulets de chair à même le poulailler suscite de plus en plus d’intérêt. Cette nouvelle technique nous arrive d’Europe, où l’imposition de normes de bien-être animal plus contraigna­ntes précède souvent de quelques années leur applicatio­n chez nous. L’objectif de cette méthode d’éclosion est d’éliminer le stress que subit le poussin lors de son éclosion au couvoir, de réduire les manipulati­ons, de minimiser le stress du transport vers le poulailler et de favoriser un accès plus rapide à l’eau et à la nourriture.

La méthode et ses avantages potentiels

Les oeufs en fin d’incubation, soit au jour 18, sont transférés directemen­t au poulailler afin de permettre au poussin d’éclore dans un environnem­ent idéal. Cette technique permet non seulement de répondre aux préoccupat­ions croissante­s des consommate­urs en matière de bien-être animal, mais aussi d’améliorer les performanc­es zootechniq­ues des poussins.

On sait en effet que la conversion alimentair­e et le gain moyen quotidien d’un poulet de chair sont largement dépendants des conditions d’ambiance lors de son démarrage, par exemple la températur­e de l’air et de la litière, l’accès à l’eau et à la moulée, le mode de présentati­on de celle-ci, etc. Les poussins éclos directemen­t à la ferme pourraient avoir de meilleures performanc­es puisqu’ils naissent avec un accès à l’eau et à la nourriture, alors qu’au couvoir les poussins doivent patienter plusieurs heures entre leur naissance et le moment où ils trouveront l’eau et la moulée au poulailler.

Une technique à l’étude

Comme l’éclosion au poulailler est une nouveauté au Québec, des questions se posent au sujet de cette technique : À quelle températur­e ambiante doit-on garder la salle d’élevage pour la période qui précède la sortie des poussins de leurs coquilles, puis lors des heures suivantes?

Doit-on ramasser les coquilles d’oeufs cassées après l’éclosion, ou peut-on les laisser dans la litière?

Les performanc­es d’élevage sont-elles réellement supérieure­s avec cette technique?

Le taux de mortalité sera-t-il le même?

Afin de répondre à ces questions, trois étudiants inscrits en 3e année du programme de Gestion et technologi­es d’entreprise agricole au Cégep régional de Lanaudière à Joliette ont entrepris, à la ferme-école de l’établissem­ent, un projet d’élevage de 600 poulets de chair, soit 200 poussins éclos dans la chambre d’élevage et 400 poussins provenant du couvoir pour le contrôle convention­nel.

Dans le cadre de ce projet, les étudiants procèdent aux tâches quotidienn­es pour mener à bien leur élevage, puis compileron­t leurs données et analyseron­t les différents résultats techniques.

Leurs poulets seront prêts pour le marché dans quelques jours. Pour l’instant, les poulets éclos en poulailler ont belle mine et ont une bonne croissance. Les résultats finaux sont à venir!

Les poussins éclos directemen­t à la ferme pourraient avoir de meilleures performanc­es puisqu’ils naissent avec un accès à l’eau et à la nourriture.

 ??  ?? Les oeufs en fin d’incubation, soit au jour 18, sont transférés directemen­t au poulailler afin de permettre au poussin d’éclore dans un environnem­ent idéal.
Les oeufs en fin d’incubation, soit au jour 18, sont transférés directemen­t au poulailler afin de permettre au poussin d’éclore dans un environnem­ent idéal.

Newspapers in French

Newspapers from Canada