Un dialogue pour une agriculture plus durable
Les différentes crises dans le monde et les changements climatiques amènent la population mondiale, dont le Québec, à réfléchir au système alimentaire de demain pour qu’il soit plus durable. La Coalition pour l’exception agricole et alimentaire, créée en 2008, souhaite l’adoption d’un instrument juridique international, telle une convention, afin d’assurer une sécurité alimentaire et afin que l’agriculture soit durable.
La Coalition, qui regroupe plusieurs organisations québécoises gravitant dans l’univers agricole et agroalimentaire, a tenu un dialogue ayant pour thème Nourrir l’humanité durablement le 25 mai, en prévision du Sommet mondial sur les systèmes alimentaires qui sera organisé en septembre par l’Organisation des Nations Unies.
« La COVID a exacerbé les éléments de crise et met en lumière les lacunes du système alimentaire et notre trop grande dépendance au système mondialisé », a indiqué Geneviève Parent, titulaire de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de l’Université Laval.
Bien que la réflexion ait déjà été amorcée avant la pandémie, le travailleur social, syndicaliste et professeurchercheur Gérald Larose estime que la COVID-19 a fait en sorte que tous poussent dans la même direction. « La pandémie a fait de la question agroalimentaire un enjeu de société. On est peut-être sur le point de franchir une étape importante », a-t-il affirmé.
Pour Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles et coprésident de la Coalition, l’Organisation mondiale du commerce va devoir évoluer et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) devra prendre plus de place afin d’intégrer des enjeux autres qu’uniquement commerciaux.
D’ailleurs, il souhaite que les termes « impact de l’alimentation » soient utilisés plutôt que « de l’agriculture ». « Lorsqu’on parle d’impact de l’alimentation, on met ensemble les producteurs et les consommateurs devant les choix qu’ils font », dit-il.
Parallèle avec la culture
L’ancienne députée Liza Frulla a tracé un parallèle avec la Convention sur la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO [l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture], à laquelle elle avait participé. La coresponsable de cette convention a souligné que si l’UNESCO a réussi à la faire adopter, c’est parce qu’il y avait un mouvement favorisant la culture mondialement. « Avec l’évolution de la pensée des pays par rapport à l’agriculture durable, de la protection des eaux et de l’environnement, je pense que le moment est propice pour que la FAO fasse la même démarche [que l’UNESCO] avec ses membres pour en arriver à un traité qui est juridiquement contraignant », a-t-elle affirmé. Celle qui est aussi directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec a conseillé aux membres de la Coalition de conserver des liens à l’international et d’impliquer les pays sensibles à la cause.