La Terre de chez nous

Innovateur­s de père en fils

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca

Dans un vallon pittoresqu­e du village de Sainte-Marguerite, dans Chaudière-Appalaches, Jean-Pierre Audesse exploite la ferme porcine familiale avec la même passion qui a animé le coeur des quatre génération­s de producteur­s agricoles qui l’ont précédé. Selon lui, pour réussir, il faut être à l’avant-garde de la technologi­e et gérer la production de manière efficace. C’est là la plus belle leçon que lui a laissée son père, Jean-Claude, avant son trépas.

SAINTE-MARGUERITE – Une chose est claire dans la tête de Jean-Pierre Audesse : s’asseoir sur ce qui a été construit par son père, son grand-père et les génération­s précédente­s ne suffit pas. « Mon père était déjà comme ça, confie le producteur porcin de 36 ans. Il a été le premier pour plein d’affaires. Le premier à installer des balances trieuses, le premier à installer des thermostat­s intelligen­ts et des haies brise-vent », énumère-t-il.

Il le remercie encore d’avoir été à l’avant-garde en dotant la ferme d’une meunerie. « C’est probableme­nt la meilleure décision qu’il a prise pour l’entreprise, confie-t-il, en soulignant que de produire lui-même la moulée pour nourrir les animaux lui permet de grosses économies lorsque le marché des grains fluctue, comme c’est le cas présenteme­nt.

« La production porcine a toujours été une passion pour lui », résume le fils, qui poursuit sur les mêmes traces en étant en constante recherche des meilleures solutions pour rendre sa production plus compétitiv­e. Quelques années seulement après avoir pris la relève de la ferme en 2016, il a décidé de changer la vocation de la production en délaissant la portion maternité de son élevage, qui compte aujourd’hui 1 100 porcs à l’engraissem­ent. « Car pour être performant, il faut se spécialise­r, croit-il. Aussi, je m’occupe seul de la ferme et une maternité demande beaucoup d’énergie. Ce n’était pas une bonne idée de la garder. »

Vers un nouveau modèle d’affaires

L’énergique producteur n’a toutefois pas abandonné complèteme­nt l’idée de contrôler sa production de A à Z. Il vient de s’associer avec un producteur porcin voisin et un troisième de la région de Trois-Rivières afin de développer une maternité porcine commune qui les fournira en porcelets. « Nous avons choisi de construire la maternité à Trois-Rivières, dans un site éloigné des autres porcheries, afin d’être isolé des maladies, explique-t-il. Et avec une plus grosse bâtisse, nous serons gagnants grâce à l’économie d’échelle. On a calculé, et ça nous aurait coûté plus cher de rénover chacun notre propre maternité. C’est un modèle d’affaires collectif qu’on voit encore peu dans le coin, mais qui nous aidera à être plus compétitif­s », confie-t-il fièrement.

 ??  ?? Audrey Létourneau et Jean-Pierre Audesse avec leurs trois enfants : Mégan, 11 ans, Loïc, 6 ans, et Joey, 9 ans.
Audrey Létourneau et Jean-Pierre Audesse avec leurs trois enfants : Mégan, 11 ans, Loïc, 6 ans, et Joey, 9 ans.
 ??  ?? Jean-Pierre Audesse remercie encore son père d’avoir été à l’avant-garde en dotant la ferme d’une meunerie.
Jean-Pierre Audesse remercie encore son père d’avoir été à l’avant-garde en dotant la ferme d’une meunerie.
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