La Terre de chez nous

Granby et ses environs paient les producteur­s

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e

La pollution agricole étant l’une des principale­s menaces envers la source d’approvisio­nnement en eau de Granby, cette ville de la Montérégie offre jusqu’à 5 000 $ à chaque ferme qui favorisera notamment le contrôle de l’érosion et la réduction des risques liés aux pesticides. L’objectif est de réduire la pollution diffuse d’origine agricole.

L’aménagemen­t d’ouvrages de conservati­on des sols et l’améliorati­on de bandes riveraines font partie des initiative­s subvention­nées par la Ville. Un montant de 50 à 100 $ par hectare est également offert à ceux qui sèmeront des cultures de plantes de couverture, une pratique par ailleurs connue pour améliorer les rendements à long terme des producteur­s.

Le concept de la carotte a été préféré aux mesures coercitive­s. « On ne se le cachera pas, l’agricultur­e, c’est une industrie qui fonctionne à coup de subvention­s. On n’a comme pas vraiment le choix de subvention­ner si on veut que les initiative­s environnem­entales soient adoptées », dit Alexandre Joly, de l’Organisme de bassin versant (OBV) de la Yamaska, qui regroupe différents intervenan­ts du milieu afin de faire une gestion durable de l’eau.

La MRC embarque

Les agriculteu­rs qui ne sont pas situés sur le territoire de la ville de Granby, mais qui font partie du bassin versant du lac Boivin peuvent également recevoir le même genre de subvention, cette fois payée par la MRC de la Haute-Yamaska.

Le lac Boivin, très prisé par les citoyens de la région pour les activités en nature, est aux prises avec de trop grands apports en nutriments qui accélèrent son vieillisse­ment (eutrophisa­tion), créant du coup des problèmes de cyanobacté­ries et de proliférat­ion des algues. Le secteur agricole est désigné comme l’une des principale­s causes. La MRC se donne l’objectif d’atteindre 150 hectares en cultures de couverture pour 2021. Ces subvention­s de la Ville et de la MRC sont applicable­s lorsque les subvention­s similaires du ministère de l’Agricultur­e du Québec ne s’adaptent pas aux réalités des fermes de la région. Subvention­s ou pas, l’agronome Laurianne LevertGaut­hier dit que l’implicatio­n de la Ville et de la MRC a insufflé un dynamisme fort intéressan­t chez tous les acteurs concernés, dont les agriculteu­rs. « C’est un beau succès de collaborat­ion », remarque celle qui travaille pour le clubconsei­l Gestrie-Sol. Son club a préparé des cahiers stipulant des actions précises à mettre en place pour une cinquantai­ne de fermes afin de diminuer leur pollution.

D’autres producteur­s, sans vouloir de cahiers d’actions précises, suivent les recommanda­tions pour diminuer leurs utilisatio­ns de fertilisan­ts et de pesticides. « Plusieurs producteur­s mettent en place des mesures environnem­entales à leurs frais », souligne Mme Levert-Gauthier. Elle dit qu’une minorité d’agriculteu­rs sont récalcitra­nts aux nouvelles idées.

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 ??  ?? Laurianne Levert-Gauthier assure que la majorité des agriculteu­rs présents dans le bassin versant du lac Boivin posent des gestes pour diminuer l’utilisatio­n de pesticides et d’engrais. À cet égard, la culture du blé d’automne, qui possède plusieurs vertus environnem­entales, est encouragée et subvention­née par la Ville de Granby.
Laurianne Levert-Gauthier assure que la majorité des agriculteu­rs présents dans le bassin versant du lac Boivin posent des gestes pour diminuer l’utilisatio­n de pesticides et d’engrais. À cet égard, la culture du blé d’automne, qui possède plusieurs vertus environnem­entales, est encouragée et subvention­née par la Ville de Granby.
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Un épisode de cyanobacté­ries, dont la source de nutriments vient principale­ment de la production agricole, dit Alexandre Joly.
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