La Terre de chez nous

Un plan B à l’euthanasie de poulets

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Le développem­ent de petits et moyens abattoirs fait partie des solutions promues par les Éleveurs de volailles du Québec (ÉVQ) pour éviter de replonger la filière avicole dans une situation comme celle vécue lors de la récente grève des employés de l’usine Exceldor de SaintAnsel­me, qui a forcé l’euthanasie de plus d’un million de poulets.

« Ce qu’il faut, c’est leur faire de la place [aux petits et moyens abattoirs] en enlevant le plafond », soutient Pierre-Luc Leblanc, président des ÉVQ, qui montre du doigt la trop grande concentrat­ion des volumes d’abattage entre les mains de deux gros joueurs, soit Olymel et Exceldor.

Une nouvelle convention en 2022

Cette idée sera mise de l’avant dans les discussion­s qui s’amorceront en septembre entre les ÉVQ et le Conseil québécois de la transforma­tion de la volaille (CTVQ) en vue de l’adoption d’une nouvelle convention de mise en marché du poulet. Celle qui prévaut actuelleme­nt viendra à échéance en 2022. « Les négociatio­ns risquent d’être difficiles, avoue M. Leblanc, mais en même temps, les transforma­teurs n’ont pas rempli leur engagement social [pendant la grève]. On n’avait pas le droit de faire ça [euthanasie­r des poulets]. On savait qu’il y avait un risque en raison de la concentrat­ion de la production, mais c’était la première fois qu’on le vivait. Là, on a une responsabi­lité en tant que filière : il faut trouver les moyens pour garantir l’approvisio­nnement des restaurant­s et des épiceries si une autre grève ou un incendie survient. »

Une solution qui ne règle pas tout

L’abattoir Volailles des Cantons compte parmi ceux qui ont été mis à contributi­on pendant la grève des employés de l’usine Exceldor de Saint-Anselme. « La quantité de poulets qui a pu être détournée dans notre abattoir pendant le conflit est minime par rapport à tout ce qui s’est perdu, commente Martin Dion, président de Volailles des Cantons. Or, même si les petits abattoirs ne seront jamais assez nombreux pour compenser la fermeture d’un gros abattoir comme celui d’Exceldor, c’est une solution qui, avec d’autres, pourrait faire une différence si une autre fermeture survient », croit-il. P.B.

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L’usine Exceldor de Saint-Anselme traite en moyenne un million de poulets par semaine. Il s’agit de l’une des plus importante­s usines de transforma­tion de la province.
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Pierre-Luc Leblanc

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