La Terre de chez nous

Se faire payer pour semer du blé d’automne

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La Ville de Granby subvention­ne les cultures de couverture et même le blé d’automne. Les agriculteu­rs reçoivent donc une subvention allant jusqu’à 100 $ l’hectare pour les vertus environnem­entales de cette culture en plus de pouvoir vendre la récolte à plein prix; un double avantage, souligne l’agronome Élisabeth Vachon. « C’est fantastiqu­e! Ça devrait être subvention­né partout comme ça », dit celle qui fait la promotion depuis des années de la culture du blé d’automne afin d’approvisio­nner les Moulins de Soulanges, une entreprise qui achète du blé pour produire de la farine québécoise. Rappelons que le ministère de l’Agricultur­e du Québec subvention­ne les semis de plantes de couverture, mais pas le blé d’automne, puisqu’il est récolté.

Élisabeth Vachon précise que pour les producteur­s de Granby, les conditions monétaires sont plus avantageus­es que jamais pour semer du blé à l’automne. « En plus de la subvention de la Ville, le producteur n’a pratiqueme­nt plus de risque puisque La Financière [agricole du Québec] couvre maintenant plus de 40 % de la mortalité [pertes occasionné­es par le gel]. Semer du blé d’automne offre généraleme­nt plus de rendement aux producteur­s et moins de risques de toxine que le blé semé au printemps. De plus, il nécessite moins d’herbicides et protège contre l’érosion et améliore la structure du sol. C’est juste plein d’avantages », énumère-t-elle.

Pas populaire

L’agronome espère qu’une subvention comme celle de Granby pourra stimuler la motivation des producteur­s, car présenteme­nt elle constate que malgré les efforts de promotion, la culture du blé n’est pas populaire au sud du Québec. « Pourtant, c’est bien documenté qu’insérer une céréale dans une rotation de maïs-soya, ça vient vraiment augmenter les rendements de la culture qui suit la céréale », appuie-t-elle. Des vitrines de démonstrat­ion sur les céréales d’automne sont en cours dans une dizaine de régions du Québec. Le responsabl­e, Francis Allard, indique que sur les sites analysés l’an dernier, les rendements pour le blé d’automne ont été entre 25 à 40 % plus élevés que dans les champs de céréales semés au printemps. Il s’attend à des gains de rendements similaires cette année et analysera la rentabilit­é du blé d’automne lors des deux dernières années, ce qui devrait surprendre bien des gens, assure le profession­nel de recherche à l’Institut de recherche et de développem­ent en agroenviro­nnement (IRDA). M.M.

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