La Terre de chez nous

Un début de saison aux antipodes pour les apiculteur­s

- MARTINE VEILLETTE mveillette@ laterre.ca

Si certains ont une superbe récolte de miel jusqu’à présent, d’autres apiculteur­s n’en ont toujours pas recueilli cette saison. C’est le cas principale­ment de ceux qui ont utilisé leurs ruches pour la pollinisat­ion dans des bleuetière­s où les fleurs ont été affectées par le gel. La sécheresse a aussi affecté le rendement puisque les fleurs ne débordaien­t pas de nectar.

« Ce n’est pas facile. C’est la pire année », avance Raphaël Vacher, apiculteur à Alma au Lac-Saint-Jean. Le propriétai­re des Miels Raphaël mentionnai­t à la fin juin ne pas avoir encore récolté une seule goutte, lui qui avait perdu quelques ruches puisque les abeilles ont manqué de nourriture. « J’ai dû laisser des nourrisseu­rs sur les cadres. Je n’avais jamais fait ça avant. Sinon, ma perte aurait été catastroph­ique », mentionne l’apiculteur, qui ne compte toutefois pas cesser la pollinisat­ion en raison de ces résultats qu’il juge exceptionn­els. Par contre, si la récolte ne s’améliore pas, il songe à devancer la fin de sa saison.

Même son de cloche pour Stéphane Surprenant avec ses ruches qui ont servi à la pollinisat­ion de bleuets au Lac-Saint-Jean. Il affirme toutefois se rattraper avec celles qu’il a envoyées sur la Côte-Nord, dans les vergers, ou qu’il a conservées chez lui en Montérégie. « Là, on a moins de miel parce que c’est sec. On espère qu’il y aura plus de pluie », indique l’apiculteur de la Bleuetière sur le champ, à Sainte-Brigide-d’Iberville.

Une bonne récolte pour d’autres

L’apicultric­e Julie Fontaine, de la Ferme Au Pied-deLoup, souligne que pour le moment la récolte est bonne avec ses ruches à Saint-Georges-de-Windsor, en Estrie, mais que si la sécheresse se poursuit, « elle fera patate ». Elle ajoute que « plus la récolte de foin est bonne, meilleure sera la récolte de miel ».

De son côté, Claude Dufour, apicultric­e biologique à Lac-Etchemin, dans Chaudière-Appalaches, soutient être en avance sur les années passées. « Il y a une belle alternance de pluie et de soleil. Les abeilles font un beau travail. Le miel rentre en quantité intéressan­te », souligne la propriétai­re de Douceur des Appalaches. Elle mentionne avoir récolté plus tôt au printemps et avoir déjà effectué la vente de ce miel, ce qu’elle fait rarement.

L’apicultric­e a remarqué cependant qu’avec la chaleur, les colonies se développen­t vite et veulent essaimer plus rapidement. « Comme apiculteur, on doit limiter le plus possible que les colonies s’établissen­t ailleurs et causent l’émoi dans la population [urbaine] », dit-elle.

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Pour certains apiculteur­s, la saison est catastroph­ique, alors qu’elle est très bonne pour d’autres.

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