La Terre de chez nous

Correction­s surprenant­es des semis

- — Étienne Lafrance, agent d’informatio­n sur les marchés pour les Producteur­s de grains du Québec

Pendant la période des semis, le prix des grains a continué de s’apprécier pour atteindre un niveau rarement observé. À ce moment, beaucoup de producteur­s se demandaien­t si la hausse des marchés était terminée et s’il valait mieux vendre ses grains immédiatem­ent ou patienter encore un peu et les vendre plus tard. La réponse à cette question dépendait de deux rapports sur les ensemencem­ents publiés à la fin juin.

Aux États-Unis, les marchés s’attendaien­t à un bond considérab­le des superficie­s de maïs et une augmentati­on plus modeste pour le soya étant donné les prix exorbitant­s à Chicago. Or, la croissance des superficie­s de maïs, de 1,55 million d’acres (Ma), s’est avérée moindre qu’anticipée et les superficie­s de soya ont légèrement reculé, de 0,05 Ma, pour se situer respective­ment à 92,69 Ma et 87,56 Ma. Même si le départemen­t de l’Agricultur­e des États-Unis prévoit plus de maïs, la nouvelle a été haussière, car cela signifie que les stocks de maïs et de soya resteront serrés en 20212022. Par conséquent, les contrats à terme risquent de continuer de s’apprécier.

Au Québec, Statistiqu­e Canada a abaissé les superficie­s de maïs, d’orge et d’avoine, comparativ­ement aux intentions d’ensemencem­ent dévoilées en avril dernier, et a rehaussé celles du soya, du blé et du canola, confirmant ainsi le soya au premier rang parmi les grains cultivés dans la province. Par rapport à l’année passée, seules les superficie­s du soya et du canola se sont accrues et celles du maïs et des céréales se sont inclinées, de sorte que le total des superficie­s pour les six principaux grains a fléchi de 27 200 hectares (ha). Cette situation est surprenant­e étant donné la montée vertigineu­se du prix des grains dans la dernière année, d’autant plus que les semis se sont bien déroulés. Cela pourrait s’expliquer par le redresseme­nt des superficie­s de 37 700 ha semés en foin cultivé.

En somme, la hausse du prix des grains ne s’est pas traduite par une croissance des superficie­s comme on pouvait le prévoir, tant aux États-Unis qu’au Québec. Par conséquent, la hausse des prix n’est pas terminée. Il ne reste plus qu’à attendre les estimation­s sur les rendements.

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Par rapport à l’année passée, seules les superficie­s du soya et du canola se sont accrues et celles du maïs et des céréales se sont inclinées.

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