La Terre de chez nous

Des racines en croissance précieuses pour l’écosystème

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Les racines des plantes fourragère­s pérennes sont ramifiées et abondantes; elles rendent de précieux services écosystémi­ques et contribuen­t à la santé des sols agricoles. Le carbone, entre autres, issu des racines est fortement sujet à s’intégrer à la matière organique du sol, bien davantage que celui de la biomasse aérienne. Or, le développem­ent racinaire des plantes fourragère­s pérennes a été peu étudié et l’améliorati­on de nos connaissan­ces permettrai­t une meilleure quantifica­tion des services écosystémi­ques rendus.

Ainsi, les racines d’une prairie semée d’un mélange de fléole des prés et de fétuque élevée, avec ou sans luzerne, ont été photograph­iées et mesurées directemen­t au champ et à même le sol. Dans l’objectif de documenter la croissance et la sénescence racinaire, les mesures ont eu lieu presque chaque semaine durant deux saisons de production suivant l’établissem­ent. Le temps et la profondeur de sol ont influencé la vitesse de croissance des racines, leur architectu­re et leur morphologi­e. En effet, les plus grosses racines se sont établies rapidement et en profondeur dès le début de la première saison, de façon à assurer le prélèvemen­t de l’eau, l’ancrage de la plante et le stockage de réserves. Au fil de la saison, ce sont les racines plus fines et superficie­lles qui se sont installées, probableme­nt pour fournir les parties aériennes en éléments nutritifs et assurer un fort regain à la suite des coupes de fourrages. En effet, les racines jeunes et fines servent principale­ment à l’absorption des éléments nutritifs. Enfin, un renouvelle­ment racinaire plus important en surface qu’en profondeur a été observé. Les conditions de sol en surface y ont certaineme­nt contribué : les éléments nutritifs y sont disponible­s, la températur­e est élevée et l’eau et l’oxygène sont présents.

De surcroît, l’applicatio­n des engrais en surface a pu bonifier ces conditions et stimuler simultaném­ent la croissance et la sénescence racinaires. En somme, il semble que les racines fines et superficie­lles aient une activité plus importante, bien qu’elles soient plus éphémères et décomposab­les que les racines profondes. Ces données permettron­t ultimement d’affiner le calcul de l’apport de carbone racinaire vers le sol des prairies, en tenant compte du renouvelle­ment racinaire.

— Stéphanie Houde, agronome et étudiante à la maîtrise au Départemen­t de phytologie de l’Université Laval et au Centre de recherche et développem­ent de Québec d’Agricultur­e et Agroalimen­taire Canada

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Plantes fourragère­s.

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