Les éleveurs de plus en plus touchés par le conflit chez Olymel
L’inquiétude monte au sein des éleveurs de porcs ayant un contrat avec l’usine d’abattage et de transformation de porcs d’Olymel à Vallée-Jonction, dans Chaudière-Appalaches. En raison du conflit de travail qui perdure, ce sont plus de 115 000 porcs qui sont en attente.
« La pression commence à monter. C’est de plus en plus difficile. On reçoit beaucoup d’appels d’éleveurs. Il y a du découragement », soutient Louis-Philippe Roy, président des Éleveurs de porcs des Deux Rives, dans Chaudières-Appalaches.
Afin de diminuer la pression, des porcs sont vendus ailleurs au Canada et aux États-Unis. Des porcelets sont aussi vendus pour donner un peu de souffle aux éleveurs. Le vice-président d’Olymel, Paul Beauchamp, soutient qu’environ 23 000 porcs sont vendus par semaine. Habituellement, ce sont 35 000 qui sont abattus à l’usine.
De son côté, Louis-Philippe Roy se réjouit d’avoir réussi à trouver un bâtiment vide pour garder ses porcs en surplus. « Ça a un coût de les envoyer dans un autre site », souligne-t-il toutefois. Les éleveurs de porcs espèrent que le conflit se règle prochainement, estimant que « les conditions sont déplorables dû au nombre élevé de porcs, avec un poids plus important, entassés dans leurs bâtiments en plein été ».
En grève depuis le 28 avril
Sans convention collective depuis le 1er avril, le Syndicat des travailleurs de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction (CSN) a déclenché une grève le 28 avril.
Insatisfaits des négociations avec leur employeur, ils ont manifesté le 15 juillet devant les installations de Princeville, dans le Centre-du-Québec, y faisant cesser les opérations d’abattage.
« On veut que notre employeur négocie de bonne foi », affirme Martin Maurice, président du Syndicat. Il déplore que la partie patronale n’ait pas donné suite à leur dépôt de proposition salariale.
Du côté d’Olymel, Paul Beauchamp souligne que les employés obtiennent un salaire déjà 18 % plus élevé que leurs compétiteurs au Canada. « La demande initiale était très élevée. Ils ont beau réduire un peu, elle est toujours inacceptable. On veut une proposition réaliste versus la capacité de payer de l’industrie de transformation de viande », dit-il.