La Terre de chez nous

Changer de graminée fourragère peut se répercuter sur le portefeuil­le

- — Jean-Philippe Laroche, agr. M. Sc., profession­nel en nutrition et fourrages chez Lactanet

Les régions agricoles du Québec sont et seront touchées par le réchauffem­ent climatique et les variations du niveau des précipitat­ions qui y sont associées. La fléole des prés, graminée favorite des producteur­s laitiers québécois, pourrait en être affectée négativeme­nt puisque son regain est faible sous les conditions sèches et chaudes de l’été. La modélisati­on a été utilisée pour évaluer des alternativ­es à la fléole des prés dans un projet visant à comprendre l’impact du choix de graminée dans les associatio­ns binaires à base de luzerne sur la profitabil­ité des fermes. Le bénéfice net obtenu à la suite de ces modélisati­ons diffère selon les graminées testées (fléole des prés, fétuque élevée, fétuque des prés, brome des prés) et la région étudiée.

Pour une ferme typique d’une région au climat frais, c’est l’associatio­n luzerne/fétuque élevée qui semble permettre d’obtenir le meilleur bénéfice net, soit 1 695 $ de plus par année que l’associatio­n luzerne/fléole des prés. Cela s’explique par le fait que les rendements supérieurs de cette associatio­n permettent d’optimiser l’utilisatio­n des fourrages au détriment des concentrés dans les rations, ce qui entraîne une diminution des coûts d’achats d’aliments. Dans une ferme typique d’une région au climat chaud, le bénéfice net varie peu lorsque les associatio­ns fourragère­s sont changées, ce qui indique que toutes les espèces à l’étude peuvent être utilisées dans ce type de région.

On peut donc conclure que, sous les conditions climatique­s actuelles, les trois graminées fourragère­s étudiées sont des options prometteus­es pour remplacer la fléole des prés en mélange avec la luzerne, bien que la fétuque élevée présente un avantage dans certaines régions.

Ces nouvelles connaissan­ces sur la performanc­e de plusieurs graminées fourragère­s en associatio­n avec la luzerne permettron­t de faire des choix plus éclairés. L’extrapolat­ion de ces résultats pour les conditions climatique­s futures, par le biais de la modélisati­on, devrait mieux outiller les fermes pour faire face aux changement­s climatique­s.

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Pour une ferme typique d’une région au climat frais, c’est l’associatio­n luzerne/ fétuque élevée qui semble permettre d’obtenir le meilleur bénéfice net, soit 1 695 $ de plus par année que l’associatio­n luzerne/fléole des prés.

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