La Terre de chez nous

Allégement en milieux humides

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca

Deux ans après l’entrée en vigueur du règlement original sur la compensati­on pour l’atteinte aux milieux humides et hydriques, Québec publie un projet de loi visant à assouplir le règlement, tel que demandé par des intervenan­ts municipaux et agricoles.

Rappelons que la Loi sur la qualité de l’environnem­ent prévoyait que tous les travaux réalisés dans des milieux humides et hydriques devaient faire l’objet d’une autorisati­on ministérie­lle, laquelle est généraleme­nt conditionn­elle au paiement d’une contributi­on financière pour compenser la destructio­n ou l’atteinte à ces milieux. C’était le cas, par exemple, pour un acériculte­ur qui voulait construire une station de pompage dans un endroit considéré comme un milieu humide. Or, la présente modificati­on proposée par le gouverneme­nt dans la Gazette officielle du Québec, soumise à une période de consultati­on de 45 jours, propose de dispenser les acériculte­urs de telles exigences pour l’aménagemen­t de stations de pompage et l’enfouissem­ent de tubulure, par exemple. Les travaux en forêt se voient aussi moins contrariés par la nouvelle propositio­n de Québec, au grand soulagemen­t de Martin Caron, 1er vice-président de l’Union des producteur­s agricoles et responsabl­e du dossier de l’environnem­ent. « Ce qui est proposé présenteme­nt, c’est une bonne ouverture pour les acquis agricoles et forestiers. On va pouvoir rentrer dans nos boisés situés en zone humide sans devoir payer de compensati­on qui, au départ, était tellement élevée que peu de personnes auraient pu payer », dit-il.

Un autre point qui réjouit Martin Caron est la volonté de Québec de faire payer en travaux et non en argent les agriculteu­rs qui voudraient intervenir en milieu humide pour agrandir une terre, par exemple. « Dans les cultures, on assujettit des travaux au lieu de compensati­ons. Ça peut être d’aménager une zone tampon de 3 m dans la zone en question ou de recourir à des cultures de couverture afin de ne jamais laisser le sol à nu », énumère M. Caron.

Ce dernier affirme que les nombreuses représenta­tions ont porté fruit, tout comme les efforts des agriculteu­rs envers les milieux humides.

Même assouplie, la réglementa­tion impose cependant certaines mesures aux producteur­s forestiers et agricoles. Des producteur­s devront produire une déclaratio­n de conformité entérinée par un profession­nel pour effectuer des travaux en milieu humide et dans certaines régions, il faudra même obtenir une autorisati­on ministérie­lle au coût d’environ 700 $.

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L’allègement de la réglementa­tion environnem­entale encadrant les milieux humides proposé par Québec permet à bon nombre de producteur­s agricoles et forestiers de pousser un soupir de soulagemen­t.

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