La Terre de chez nous

Le gel et les vacances rythment la récolte de bleuets

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca

« On ne fournit pas, lance avec essoufflem­ent Sylvianne Tremblay, copropriét­aire de la Bleuetière Sainte-Marguerite, à Mercier, en Montérégie. Depuis le début de l’autocueill­ette le 12 juillet, soit deux semaines plus tôt que d’habitude, les clients sont si nombreux à se pointer que les propriétai­res doivent fermer plus tôt en journée pour laisser le temps aux bleuets de mûrir.

La productric­e explique cette grande affluence par le fait que leur ferme est « collée » sur Montréal, mais également parce que de plus grosses bleuetière­s de villages voisins ont dû fermer l’autocueill­ette en raison du gel tardif, en mai, qui a affecté leur production. « On a été chanceux parce qu’ici, nos plants n’ont pas été touchés. Mais là, on a un autre problème : on est débordés de monde », dit celle qui gère 3 000 plants dont la production est entièremen­t destinée à l’autocueill­ette et à la vente en kiosque.

À Val-Joli en Estrie, Lucie Madier, propriétai­re des Champs vermeils, une bleuetière de 750 plants, a aussi ouvert ses champs à l’autocueill­ette quelques jours plus tôt cette année, soit le 18 juillet. « Les bleuets ont mûri tout d’un coup, mais l’affluence des autocueill­eurs est suffisante pour ne pas en perdre », rapporte-t-elle.

Un extra fruits pour les vacances

À Sainte-Claire, dans ChaudièreA­ppalaches, les propriétai­res de la Ferme le versant fruitier profitent du fait que l’autocueill­ette puisse concorder cette année avec les vacances de la constructi­on. « C’est vraiment bénéfique parce que les gens sont plus nombreux dans les champs », indique Maggie Morissette, copropriét­aire de la ferme qui compte 2 000 plants de bleuets. « On aura en plus une saison assez particuliè­re, avec plusieurs chevauchem­ents de petits fruits prêts à cueillir en même temps, ajoute-telle. Actuelleme­nt, on a encore des framboises à l’autocueill­ette alors que les bleuets sont prêts. Dans quelques semaines, les bleuets seront encore là quand les fraises d’automne seront prêtes. Et vers la fin de la saison de cueillette des fraises, on pourrait même avoir des pommes blanches prêtes à la cueillette. Les gens repartent d’ici avec des paniers variés! »

Sans connaître une saison exceptionn­elle, ces producteur­s ont tous évalué que leur saison 2021 en serait une dans la moyenne, mais meilleure que celle de l’année dernière.

Moins bon au nord et en altitude

L’épisode de gel tardif du 28 mai a toutefois réservé un sort différent pour les bleuetière­s situées dans les régions plus au nord ou en terrains montagneux. C’est le cas dans les champs du producteur Paul-Eugene Grenon, à Saint-David-de-Falardeau au Lac-Saint-Jean. Plus de la moitié de sa récolte est perdue en raison du gel. « Ici, on devrait pouvoir ouvrir à l’autocueill­ette autour du 7 août, anticipe le propriétai­re de 80 acres de bleuets sauvages. Mon record est une production de 150 000 livres de bleuets. Après le gel, je me disais que si j’ai 100 000 cette année, je serais chanceux. Mais là, j’ai baissé mes exigences et je me dis que si j’ai 75 000 livres, je serai chanceux », confie-t-il. Il se considère toutefois béni des dieux de ne pas avoir été affecté par la grêle qui est tombée dans son secteur le 25 juillet.

 ??  ?? Lucie Madier (à droite), copropriét­aire de la bleuetière Les champs vermeils, a ouvert l’autocueill­ette le 18 juillet, soit cinq jours plus tôt qu’habituelle­ment. Sa petite-fille Rose Bégin-Urteaga est venue lui prêter main-forte pour accueillir les clients.
Lucie Madier (à droite), copropriét­aire de la bleuetière Les champs vermeils, a ouvert l’autocueill­ette le 18 juillet, soit cinq jours plus tôt qu’habituelle­ment. Sa petite-fille Rose Bégin-Urteaga est venue lui prêter main-forte pour accueillir les clients.
 ??  ?? En compagnie de leurs quatre enfants (Marguerite, Léo, Olivier et Louis), Maggie Morissette et son conjoint Charles Beaudin, propriétai­res de la Ferme le versant fruitier, à Sainte-Claire dans Chaudière-Appalaches, profitent d’un gros achalandag­e de cueilleurs cette année.
En compagnie de leurs quatre enfants (Marguerite, Léo, Olivier et Louis), Maggie Morissette et son conjoint Charles Beaudin, propriétai­res de la Ferme le versant fruitier, à Sainte-Claire dans Chaudière-Appalaches, profitent d’un gros achalandag­e de cueilleurs cette année.
 ??  ?? Paul-Eugene Grenon estime avoir perdu plus de 50 % de sa récolte en raison du gel, au LacSaint-Jean.
Paul-Eugene Grenon estime avoir perdu plus de 50 % de sa récolte en raison du gel, au LacSaint-Jean.

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