La Terre de chez nous

Over de 150 kilos

- M.M.

La publicatio­n Facebook de PierreAlex­andre Gagnon, dénonçant les interventi­ons de contrôleur­s routiers, est devenue virale sur la toile avec près de 1 500 partages. Il y décrit une scène du 21 juillet lors de laquelle les contrôleur­s seraient intervenus pour un chargement en surpoids de 150 kilos. « C’est un de mes chums à la balance de Bouchervil­le. Il était over de 150 kilos. Il a fallu qu’il fasse venir une remorqueus­e à 574,43 $ pour lever deux billots et les mettre dans ma remorque. Ça n’a aucun bon sens! On perd trois à quatre heures par interventi­on de ce genre et c’est considéré comme des heures de conduite. Avant, ils se servaient du gros bon sens et prenaient le poids total, mais là, ils regardent par essieu. C’est de l’acharnemen­t. Surtout que nous autres, les trucks à bois, on se fait charger en forêt. Le terrain n’est pas droit et c’est difficile d’être sur la coche pour le poids », explique à La Terre le propriétai­re de Transport P.A. Gagnon. Il raconte qu’une semaine plus tôt, il a dû grimper en haut de son chargement pour couper l’extrémité des billots, car les contrôleur­s le retenaient en raison d’une charge excédentai­re de 200 kilos.

Plusieurs camionneur­s ont ajouté des commentair­es à sa publicatio­n Facebook. Certains disaient ne pas avoir de problèmes avec les contrôleur­s, mais de nombreux autres soulignent par contre des excès de zèle. C’est le cas de Réjean Crépeau, alias « Tortue » dans sa communauté, qui transporte des copeaux de bois avec son camion bi-train. « J’aime mon métier, mais ils sont en train de m’écoeurer. J’ai 71 ans et je peux dire que la situation avec les contrôleur­s, c’est pire qu’avant », assure M. Crépeau. Il donne l’exemple d’un événement survenu il y a trois semaines, alors qu’il a été intercepté en bordure de route. « Le contrôleur m’a dit que j’avais un pneu de mou et que je n’avais plus le droit de partir. Il a fallu que je fasse venir quelqu’un sur place, un call de service qui m’a coûté 314 $ et ensuite que je paie 246 $ pour faire signer un mandataire [qui authentifi­e que le pneu a été réparé]. Hey, c’est un pneu double, et j’ai 30 pneus au total. J’aurais pu me rendre en ville et le faire réparer au lieu de payer 560 $. Je lui ai dit qu’il manquait de logique. Il m’a répondu ‘‘Ha, je fais mon travail’’ », rapporte « Tortue ». Ce dernier souligne que les camionneur­s ne gagnent pas des fortunes. « On n’est pas syndiqués et on se mange entre nous autres. On ne se tient pas, et les contrôleur­s en profitent pour nous manger aussi », dépeint-il.

Pierre-Alexandre Gagnon croit qu’il est temps pour les camionneur­s de se tenir debout. Il veut organiser un mouvement de manifestat­ion et bloquer les bureaux des contrôleur­s routiers. « Mon téléphone ne fait que sonner depuis que j’ai mis la vidéo sur Facebook. Si personne ne fait rien, ça va être de pire en pire. Il faut que ça arrête, les abus », conclut-il.

La SAAQ, par l’entremise de Mario Vaillancou­rt, rappelle qu’un citoyen ou un camionneur qui croit être victime d’un comporteme­nt dérogatoir­e peut contester l’infraction et s’adresser au capitaine ou au commissair­e à la déontologi­e. « Toutes les plaintes sont analysées et considérée­s avec rigueur, intégrité et profession­nalisme », dit M. Vaillancou­rt.

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Le camionneur intercepté a dû faire décharger deux billots qui lui faisaient dépasser la limite autorisée.

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