L’intervention du ministre réclamée dans le conflit chez Olymel
Au moment de mettre sous presse, le 6 août, l’usine d’Olymel de ValléeJonction, dans Chaudière-Appalaches, était toujours paralysée par la grève de ses 1 050 employés syndiqués après plus de trois mois de négociations.
Syndicat et employeur, qui cumulent plus d’une vingtaine de rencontres à la table de négociations, n’ont toujours pas réussi à s’entendre. La semaine dernière, les Éleveurs de porcs du Québec ont réclamé l’intervention du ministre du Travail Jean Boulet pour « forcer les deux parties à négocier » afin que les activités de transformation soient remises en marche. L’Union des producteurs agricoles a peu après appuyé cette demande, tout comme des regroupements de vétérinaires.
Selon ces derniers, le surpeuplement dans les bâtiments d’élevage pose plusieurs risques sur le plan de la santé des animaux et de la propagation des maladies. Les méthodes qui devront être employées pour procéder à l’euthanasie humanitaire de quelque 130 000 animaux, si cela s’avère nécessaire, inquiètent également les vétérinaires. « On se retrouvera devant une situation de mise à mort complètement inhabituelle qui pourrait déraper sérieusement. Il faut absolument éviter cela », a commenté la Dre Josée Daigneault, présidente de l’Association des vétérinaires en industrie animale. Le ministre Jean Boulet a jusqu’ici refusé d’intervenir dans un conflit de travail qui concerne une entreprise privée. « Il s’est toutefois engagé à parler aux deux parties et à mettre de la pression tout en jouant son rôle de facilitateur et de conciliateur en chef », rapporte Frédéric Labelle, responsable des communications aux Éleveurs de porcs du Québec. Il précise que cette situation est du jamais vu dans toute l’histoire des Éleveurs de porcs. « Et c’est un énorme casse-tête », ajoute-t-il.
Porcs en attente
Le nombre de porcs en attente, le 6 août, était évalué à environ 130 000 dans les élevages. Au plus fort de la crise de la COVID-19, dans la période de Noël, ce nombre avait atteint près de 140 000, indique M. Labelle, ajoutant que la situation diffère en raison de possibles canicules qui pourraient entraîner plus de mortalité.
À l’heure actuelle, la vente de porcelets et le détournement des porcs vers d’autres abattoirs du Québec, d’autres provinces canadiennes et vers les ÉtatsUnis permettent de tenir le coup sans avoir à abattre des animaux en surplus. « Mais c’est une solution qui a ses limites, notamment sur la question de bien-être animal, de biosécurité et des coûts exorbitants de transport », précise M. Labelle.