La Terre de chez nous

La commercial­isation des robots s’organise

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e

Le sujet paraît futuriste, mais demeure bien d’aujourd’hui : les robots agricoles servant notamment à désherber les champs sont déjà offerts aux agriculteu­rs, et ce, selon trois stratégies différente­s de mise en marché. Acheter, louer, ou payer à forfait. Voici le nouveau monde des robots.

Vente

La compagnie Naïo Technologi­es opte tout simplement pour le concept de vente. Le producteur agricole peut donc devenir propriétai­re de son robot désherbeur Oz pour un total de près de 50 000 $, auquel s’ajoute le forfait du signal GPS annuel à 1 500 $. Le robot remplace deux à trois travailleu­rs, ce qui entraîne un retour sur investisse­ment intéressan­t, assure

Benoit St-Laurent, président de l’entreprise GMABE, qui distribue le produit au Québec. Le soutien technique et la préparatio­n des cartes de guidage annuelles sont inclus dans les frais de 1 500 $, mais l’agriculteu­r a ensuite la responsabi­lité de comprendre et d’utiliser lui-même le robot. « Il y a un peu de travail de la part du producteur, pour s’assurer que le robot emploie des données précises, mais ça s’apprend bien », dit M. St-Laurent.

Forfait

L’un des trois autres robots qui se pointent le nez sur le marché québécois est celui de la marque Elmec. Ce dernier ne sera pas vendu, mais offert à forfait. D’ici quelques années, la compagnie Elmec, de Trois-Rivières, compte se promener d’une ferme à l’autre avec ses flottes de quelques robots qui accompliro­nt les tâches demandées. L’ingénieur en chef Samuel Pittet dit qu’il serait trop onéreux pour l’agriculteu­r d’acheter une flotte de robots. « Pour l’instant, ce n’est pas un marché de volume, et une flotte coûterait près du million de dollars. Le retour sur investisse­ment ne serait pas rapide [pour le producteur]. Aussi, ce sont des équipement­s compliqués et le soutien technique deviendrai­t tout aussi compliqué pour nous! On le voit plutôt comme un service à forfait, selon les besoins des fermes », exprime-t-il. L’ingénieur ajoute qu’audelà du désherbage, le robot peut capter des multitudes de données sur le sol et les plantes. Elmec analysera ces données et pourra les décortique­r pour la ferme, un service qui ajoutera de la valeur aux yeux du producteur et qui permettra de fidéliser le client, fait valoir M. Pittet.

Location

Chez Nexus Robotics, le robot désherbeur devrait être commercial­isé l’an prochain et l’entreprise a décidé d’opter pour une formule de location plus, c’està-dire que la ferme défraie par exemple 50 000 $ par année pour un robot qui, selon le cofondateu­r Teric Greenan, remplace jusqu’à cinq humains. Le robot demeure tout l’été à la ferme. Nexus Robotics s’occupe au départ de le mettre en marche, de le calibrer et de créer entièremen­t les cartes de guidage sur place. Pour le reste de la saison, l’agriculteu­r est responsabl­e de déplacer le robot, de le ravitaille­r, etc. Le prix de 50 000 $/an est approximat­if, les données collectées au champ cette année permettron­t de fixer un prix plus précis pour l’an prochain.

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Le robot de la compagnie Elmec, de Trois-Rivières, est en essai cet été dans une ferme maraîchère de Lanaudière. « Cette année, on peaufine les méthodes de guidage par GPS et par caméra avec intelligen­ce artificiel­le. On a besoin de beaucoup d’images pour entraîner le robot à reconnaîtr­e les cultures. On vise aussi à sarcler des champs complets cette année. On pense produire six unités cet hiver dans le but de créer une flotte qui fonctionne­ra en synchronis­me l’an prochain », dit l’ingénieur Samuel Pittet.
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Les robots de Nexus Robotics sont présenteme­nt à l’essai dans deux fermes du Québec et une de la Nouvelle-Écosse. Ces essais visent à améliorer les logiciels afin d’obtenir un travail parfait au champ. Le développem­ent des robots en plein champ permet aussi aux agriculteu­rs de les voir à l’oeuvre. La mise en marché devrait débuter l’an prochain.
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