La Terre de chez nous

Le secret d’un maïs réussi

- P.B.

Pour voir des files autour de leurs kiosques et les épis s’écouler dans les épiceries, des producteur­s de maïs sucré ont compris ce qui était garant de succès auprès de leur clientèle québécoise : le sucre et la fraîcheur.

Il s’agit des principaux critères qui déterminen­t le choix du producteur Louis Bélisle lorsque vient le temps de sélectionn­er ses cultivars. « Nous cultivons une vingtaine de variétés sur 300 acres [120 hectares]. Chaque année, on essaie une ou deux nouvelles semences sur une petite parcelle pour voir comment elles se comportent, mais ça prend un à deux ans avant de savoir si on les utilisera. Car notre premier critère, c’est le goût. Il faut avoir un épi d’une bonne grosseur et sucré pour qu’il se vende. »

Pour la fraîcheur, il commence les récoltes très tôt le matin, et expédie le tout en épicerie dans la journée. « C’est une logistique de transport très rigoureuse, qui demande du temps, mais c’est ce qui garantit un bon écoulement de nos récoltes, car c’est ce que les clients veulent », révèle-t-il.

Martin Deslaurier­s, directeur des ventes pour Norseco, un distribute­ur de semences, abonde dans le même sens. « Le Québec est assez particulie­r par rapport aux ÉtatsUnis. C’est un marché qui s’est développé avec le détail et la vente en kiosque. Donc, on insiste avant tout sur le goût, puisque le maïs se vend généraleme­nt la même journée que la récolte. Du côté des États-Unis, le produit est distribué dans un plus gros réseau et doit être transporté sur de longues distances. On mise donc moins sur le goût pour privilégie­r des caractéris­tiques de conservati­on dans le type de semences choisies », explique-t-il.

Des champs ailleurs

Le producteur Jean Poirier, qui possède une ferme maraîchère à Mercier, en Montérégie, a aussi rapidement compris le secret pour attirer les amateurs de maïs à son kiosque. « Mes champs ici [à Mercier] n’étaient pas bons pour le maïs sucré, alors j’en ai acquis d’autres qui possédaien­t une terre sablonneus­e dans Lanaudière il y a une quinzaine d’années. » Depuis, il arrive à produire un maïs « plus sucré et plus hâtif », soutient le producteur maraîcher.

Le producteur Louis Bélisle profite également d’un type de terres « jaunes et sablonneus­es » sur ses terres des Laurentide­s, ce qui lui permet d’être parmi les premiers à récolter dès la fin juin. « On peut dire que c’est ce qui a le plus évolué dans la culture de maïs depuis les dernières années : une plus longue période de récolte, que l’on arrive à étirer en jouant avec des cultivars hâtifs et tardifs, et le moment où on les sème », précise-t-il.

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