La Terre de chez nous

Trois producteur­s porcins se lancent dans la transforma­tion

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca

Afin de contrôler leur production de A à Z et de se prémunir contre les fluctuatio­ns des prix offerts par les plus gros transforma­teurs, trois producteur­s porcins ont acquis un abattoir bovin désaffecté situé à Les Cèdres en Montérégie et l’ont converti pour l’abattage et la transforma­tion de viande de porc.

Mario Côté, propriétai­re du Groupe Mario Côté, un important joueur dans le secteur porcin, Janin Boucher, président du Groupe Cérès, et Jocelyn Bertrand, propriétai­re des Élevages J. Bertrand, ont démarré les activités de l’abattoir, rebaptisé CBCo Alliance, en novembre 2020. Voilà qui leur a permis d’ajouter une roue à l’engrenage de leurs entreprise­s respective­s.

« C’est une stratégie d’affaires, précise M. Boucher. On souhaite toucher à plus de segments possibles de la production pour stabiliser nos revenus, et pour comprendre la chaîne de production du début jusqu’à la fin. C’est la finalité de tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant », dit-il. Son collègue Jocelyn Bertrand et lui peuvent compter sur l’expérience de leur troisième partenaire, Mario Côté, qui n’en est pas à ses premières armes avec les abattoirs.

« J’en ai un pour le canard et j’en ai un autre pour le porc en collaborat­ion avec un autre producteur, à Sainte-Hélènede-Bagot. Par expérience, je peux dire qu’un abattoir, c’est toujours un risque financier. C’est toujours très difficile à démarrer, comme pour toute nouvelle entreprise. C’est pourquoi je m’associe toujours avec d’autres producteur­s afin de partager les risques autant que les bénéfices à plus long terme », indique M. Côté, propriétai­re d’Isoporc et de plusieurs autres entreprise­s, dont Canards du Lac Brome.

Une aide fédérale en renfort

Le groupe a obtenu le 21 juillet un prêt fédéral pouvant atteindre 5 M$ dans le cadre du Fonds d’urgence pour la transforma­tion. Ce prêt vise la modernisat­ion des équipement­s de l’usine. « C’est un abattoir de boeuf construit en 1986 et ça fait 10 ans qu’il n’a pas fonctionné », indique M. Boucher. Il n’y a même pas de réseau wifi, alors on n’a pas le choix de le moderniser. Notre objectif est d’arriver d’ici 2024 avec un rythme d’abattage de 20 000 porcs par semaine », prévoit-il.

Les trois producteur­s impliqués dans cette aventure ont tous avoué avoir un grand respect pour le travail fait par les plus gros abattoirs comme Olymel. « On a à 100 % les mêmes problèmes qu’eux à tous les niveaux, dont celui du recrutemen­t de la main-d’oeuvre, qui demeure l’un des principaux freins », disent-ils. Sans compter la mise en marché, puisque la plus grande part de leur production de viande transformé­e est exportée.

Présenteme­nt en rodage, l’abattoir transforme une partie de la production porcine des élevages de M. Bertrand. « On intégrera progressiv­ement une portion des production­s de M. Roy et des miennes », précise M. Boucher, signalant que l’abattoir ne pourra par ailleurs jamais abattre l’entièreté de leur production respective.

 ??  ?? Les copropriét­aires de l’abattoir CBCo Alliance, situé à Les Cèdres, en Montérégie, ont fait le tour des installati­ons avec la ministre fédérale de l’Agricultur­e, Marie-Claude Bibeau, et le député de Vaudreuil-Soulanges, Peter Schiefke, le 21 juillet.
Les copropriét­aires de l’abattoir CBCo Alliance, situé à Les Cèdres, en Montérégie, ont fait le tour des installati­ons avec la ministre fédérale de l’Agricultur­e, Marie-Claude Bibeau, et le député de Vaudreuil-Soulanges, Peter Schiefke, le 21 juillet.
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Mario Côté

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