La Terre de chez nous

« Je l’appelle mon bébé »

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca

Une agricultri­ce du Lac-Saint-Jean a adopté un robot pour désherber ses cultures d’aronias et de camerises. « Il travaille où je lui dis et il est précis. Je ne m’en passerais pas. Je l’appelle mon bébé », dit Martine Girard, directrice de Végétolab, à Labrecque près d’Alma. Son robot Oz conçu par Naïo Technologi­es, une entreprise française, lui sert à marquer ses emplacemen­ts de plantation et à désherber une bande de chaque côté des plants.

« La première fois que je l’ai eu, il est tombé sur le côté en partant, car le chemin était cahoteux. J’étais seule, il a fallu que je prenne un morceau de bois comme levier pour le remettre sur roues. Je l’ai alors averti : ‘‘ Toi, mon mausus, tu es mieux de ne plus retomber ’’. Je lui ai mis ses roues doubles et depuis ce temps, il est resté debout. Il m’a écouté », rigole-t-elle.

La délimitati­on de ses zones de plantation par le robot a impression­né la productric­e. Le robot a marqué 40 lignes espacées de 4,5 mètres et a marqué 200 lignes perpendicu­laires, espacées d’un mètre. Les plants ont été plantés à chaque point d’intersecti­on. « C’est parfaiteme­nt droit. Le robot a enregistré tout ça. Maintenant, je l’ai programmé pour qu’il sarcle 30 cm à côté de chaque ligne et ça marche! », exprime Mme Girard, spécifiant que la précision du sarclage est d’un centimètre.

Son robot peut exécuter des journées de 8 à 10 heures sans problème. Elle cherche maintenant à lui confier d’autres tâches. « Je regarde pour ajouter une tondeuse en arrière, de sorte qu’il pourrait tondre entre les rangs, ce qui me sauverait 3 000 $ par année. Mon but, c’est de consacrer mon temps à la taille et à la récolte des plants et laisser le reste au robot », explique-t-elle.

Retour sur investisse­ment

Le « bébé » n’est pas donné, avec son coût d’un peu plus de 50 000 $. Le signal GPS représente une facture de 10 $ par mois. Présenteme­nt, la superficie cultivée ne peut rentabilis­er le coût d’acquisitio­n du robot. Mme Girard compte cependant agrandir considérab­lement les superficie­s cultivées, ce qui permettra éventuelle­ment de rentabilis­er l’investisse­ment.

Comme économie indirecte, le robot a l’avantage de rentrer travailler chaque jour et dispense ainsi l’entreprise du tracas de la main-d’oeuvre pour le désherbage et éventuelle­ment la tonte.

De plus, le robot sert même de divertisse­ment pour la famille. « Les enfants l’aiment, ils ont même embarqué dessus », souligne l’agricultri­ce.

 ??  ?? Martine Girard avec sa nouvelle acquisitio­n, qu’elle a surnommée son « bébé ».
Martine Girard avec sa nouvelle acquisitio­n, qu’elle a surnommée son « bébé ».
 ??  ?? Le tracé en damier effectué par le robot Oz.
Le tracé en damier effectué par le robot Oz.

Newspapers in French

Newspapers from Canada