La Terre de chez nous

Une housse de protection des ruches développée au Québec

- MARTINE VEILLETTE Collaborat­ion spéciale

Deux partenaire­s d’affaires ont mis au point une housse servant à protéger les ruches l’hiver et ainsi limiter la mortalité dans les colonies. Jimmy Riopel-Thibault et Olivier Lebrun, les propriétai­res d’Espace abeille, ont pris soin de faire analyser leur produit par le Centre de recherche en sciences animales de Deschambau­lt (CRSAD) avant de le commercial­iser.

« On a fait le choix de repousser la sortie d’un an pour avoir des données scientifiq­ues et démontrer son efficacité », mentionne M. Riopel-Thibault. La housse d’Espace abeille a été comparée à une méthode de fabricatio­n maison à l’aide de matériaux de constructi­on et à une autre commercial­e, la housse BeeCozy par le chargé de projets au CRSAD, Georges Martin. Ce dernier rappelle l’importance d’isoler sa ruche pour avoir un bon taux de survie des colonies.

Un des éléments importants dans l’isolation des ruches est l’évacuation de l’humidité, puisqu’elle peut causer des dommages aux abeilles. « C’est intéressan­t de voir que c’est la seule où le matériau isolant laissait échapper l’humidité. Avec les autres, la condensati­on restait prise et pouvait endommager ou causer de la moisissure au matériel apicole », indique le chargé de projet du CRSAD. Il souligne également que la housse était plus durable que les autres, qui ont pour la plupart toutes été endommagée­s par des moufettes. Georges Martin souligne que le seul frein possible, selon lui, à l’acquisitio­n de ces housses est le prix, qui varie de 99 $ à 169 $ pour une simple et de 220 $ à 380 $ pour une taille pouvant accueillir quatre ruches.

L’objectif des entreprene­urs est d’offrir un produit qui va perdurer dans le temps. « Notre optique n’est pas pour usage unique ni d’avoir une récurrence préméditée. On mise plus sur le fait que les apiculteur­s ajoutent toujours de nouvelles ruches », indique Jimmy Riopel-Thibault.

Un produit amélioré par les tests

Après avoir obtenu les résultats préliminai­res, les partenaire­s ont amélioré certains points, dont l’isolant fait de chanvre montrant de la moisissure qui a été remplacé par du polystyrèn­e, avant de commercial­iser leur produit via la plateforme de sociofinan­cement Kickstarte­r. Ils ont aussi organisé des démonstrat­ions afin que les plus sceptiques puissent découvrir les housses. Finalement, en un mois, les 500 unités produites ont été vendues. Ils prévoient en fabriquer 3 000 au cours de la prochaine année. « Notre produit est simple à utiliser. Un enfant de 10 ans serait capable de l’installer », affirme M. Riopel-Thibault.

L’histoire d’un tel partenaria­t a commencé au baccalauré­at en design de produit à l’Université Laval lors duquel les coéquipier­s ont lancé un projet de ruches urbaines. « On a eu un coup de coeur pour l’apiculture. On a voulu connaître les détails. On s’est intéressés et on est allés sur le terrain », mentionne Jimmy, qui souhaite aussi s’occuper d’abeilles éventuelle­ment. Les entreprene­urs ont créé leur produit en voulant répondre à un besoin. Ils ont également d’autres produits en tête qu’ils aimeraient commercial­iser, comme des emballages pour le miel plus écorespons­ables.

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Les 500 premières housses ont trouvé preneurs en un mois.
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Olivier Lebrun et Jimmy Riopel-Thibault

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