Porcheries à Saint-Adelphe : le projet mis sur la glace
Devant les inquiétudes soulevées par de nombreux citoyens, les promoteurs du projet de porcheries à Saint-Adelphe ont finalement décidé de reporter leur demande de permis de construction et de profiter du délai pour obtenir un plus haut niveau d’acceptabilité sociale.
Le regroupement porcin Avantis-Olymel souhaite développer dans cette municipalité de la Mauricie un complexe d’engraissement porcin de trois bâtiments totalisant près de 12 000 porcs sur un site appartenant à Patates Dolbec, lequel profitera du lisier pour enrichir ses terres. Chacun des bâtiments comptera une tête de moins que la limite permise de 4 000 porcs nécessaires pour déclencher une enquête du Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE). Une stratégie dénoncée par la population.
Vincent Nadeau Morissette, l’ingénieur de la firme Global Concept responsable du montage du projet, précise que ce flirt avec la limite permise d’animaux par bâtiment est une option à laquelle la grande majorité des producteurs porcins ont aujourd’hui recours pour profiter de divers avantages, dont une meilleure économie d’échelle, une meilleure efficacité de la main-d’oeuvre et moins de frais liés au transport d’un bâtiment à l’autre. « Cette limite, du côté de la production porcine, respecte d’ailleurs les mêmes critères environnementaux que pour les autres types de productions animales », insiste-t-il, en précisant qu’au chapitre de la gestion des odeurs, ces règles sont encore plus strictes du côté porcin.
Du côté de Saint-Adelphe, dont 98 % du territoire est en zone agricole, « ce projet sort du lot en raison de sa grosseur », fait remarquer le maire Paul Labranche. Or, selon lui, cette grosseur importe peu, « puisqu’un petit producteur qui ne respecte pas les règles environnementales en place peut créer plus de méfaits qu’un gros qui les respecte à la lettre ».
Le directeur général du regroupement porcin Avantis-Olymel, Marquis Roy, rappelle que l’objectif du projet est de « remplacer des bâtiments déjà existants et désuets par des installations qui dépassent les exigences réglementaires en vigueur au Québec ». Il affirme avoir entendu les craintes citoyennes soulevées, qu’il attribue à un manque d’information et à une conception de l’élevage porcin « issue des erreurs que l’industrie a faites dans le passé ». « Depuis le moratoire et la mise en place d’un cadre réglementaire autour de l’industrie porcine, on s’est disciplinés et on n’a pas envie de massacrer l’environnement », dit-il.
Les promoteurs se sont engagés à mettre sur pied un comité de consultations et d’information pour répondre à l’ensemble des questions soulevées par les résidents du secteur afin d’obtenir un plus haut niveau d’acceptabilité sociale.