La Terre de chez nous

« C’est bon pour nos poches, c’est bon pour l’environnem­ent »

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

Si le virage vert agricole financé par Québec et Ottawa est positif pour l’environnem­ent, il permet également aux producteur­s de réaliser des économies et des gains de rendement, assurent ceux qui se sont déjà engagés dans cette voie.

Le producteur de grandes cultures Paul Caplette, de Saint-Robert en Montérégie, a indiqué lors de l’annonce provincial­e du 8 février que les pratiques agricoles durables ont fait leurs preuves au Québec et qu’elles sont rentables pour les producteur­s. « Toutes les techniques de semi-direct, travail réduit et couverts végétaux vont nous amener à réduire nos intrants de carburant de 50 %, réduire l’usure des équipement­s de 50 % et réduire l’achat des équipement­s de 50 %. Les couverts végétaux vont amener des besoins d’intrants plus bas, ce qui veut dire moins d’intrants dans le système et en même temps, ça nous permet d’augmenter nos pourcentag­es de matière organique et chacune [de ces augmentati­ons] dans les sols québécois, c’est de la capacité de captation de carbone », a-t-il dit.

Le gouverneme­nt provincial rétribuera les bonnes pratiques agroenviro­nnementale­s à compter du 7 mars 2022 (voir page 6), alors que le fédéral subvention­ne l’achat de technologi­es propres à la ferme depuis la mi-janvier. À SaintHyaci­nthe, le nouveau séchoir à grain d’Éric Laflamme lui permet de sécher une tonne de maïs en utilisant 17 litres de propane plutôt que 28 comme avant. L’appareil lui offre aussi l’avantage d’un gain de poids post-séchage de deux kilogramme­s par hectolitre par tonne. La productric­e biologique Mélanie Roy, de Saint-Patrice-de-Beaurivage dans Chaudière-Appalaches, a coupé sa facture de propane « en deux » entre ses récoltes de 2020 et de 2021 grâce au nouveau séchoir subvention­né par le Programme de technologi­es propres en agricultur­e. « C’est bon pour nos poches, c’est bon pour l’environnem­ent », affirme-t-elle.

Lorsqu’il recevra son nouveau mélangeur stationnai­re électrique au mois de mai, Yves Van Der Tol économiser­a mensuellem­ent les deux tiers du coût du carburant. Le producteur laitier de Sherringto­n en Montérégie débourse actuelleme­nt 1300$ par mois pour alimenter l’appareil de 1000 litres de diésel coloré. « Même si le prix du gaz monte à 1,50 $, on s’entend que c’est 1500 $ par mois versus près de 400 $ par mois à l’électricit­é; ça vaut la peine », illustre-t-il.

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Le mélangeur stationnai­re du producteur de lait Yves Van Der Tol consomme 1 000 litres de diésel coloré par mois. Il économiser­a les deux tiers de la facture en le remplaçant par un mélangeur électrique au mois de mai.
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