La Terre de chez nous

Déception chez les agriculteu­rs bio

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e

Les millions de dollars offerts aux agriculteu­rs pour leurs pratiques agroenviro­nnementale­s et pour améliorer la santé de leur sol demeurent une initiative positive, estime Pierre Labonté, président du Syndicat des producteur­s de grains biologique­s du Québec, mais décevante en même temps, puisque les producteur­s bio appliquent déjà ces mesures depuis des années, arguet-il, sans pouvoir être rémunérés pour autant dans le nouveau programme de subvention­s annoncé par Québec. « C’est décevant. Je pensais qu’on serait admissible­s, comme en Europe, où plus tu en fais, plus tu es rétribué », dit l’agriculteu­r du Centre-duQuébec. Précisons que les fermes en conversion vers l’agricultur­e biologique sont éligibles aux subvention­s.

Le directeur de la Fromagerie L’Ancêtre, Pascal Désilets, abonde dans le même sens, indiquant que les producteur­s de lait qui approvisio­nnent la fromagerie sont certifiés bio depuis 30 ans, et qu’ils ont ainsi appris à cultiver leurs champs sans pesticides, sans engrais de synthèse ni fertilisan­ts azotés, tout en ayant développé l’utilisatio­n d’engrais verts. « Il en résulte des sols en santé avec des taux de matière organique largement au-dessus des 4 % visés par le plan d’agricultur­e durable. Cette matière organique représente des quantités de CO2 qui sont séquestrée­s dans nos terres agricoles plutôt que d’être libérées dans l’atmosphère et d’accentuer le réchauffem­ent climatique », assure-t-il.

Le ministère québécois de l’Agricultur­e mentionne que les producteur­s bio ne sont pas admissible­s à deux des pratiques agroenviro­nnementale­s maintenant subvention­nées, puisqu’elles figurent déjà dans le cahier de charges nécessaire­s à l’obtention de leur certificat­ion biologique. Il ajoute que ces pratiques sont déjà couvertes par une rémunérati­on du marché (prime bio).

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