Marché bovin : facteurs à surveiller pour 2022
Depuis 2019, le marché nord-américain du bovin a été la proie de nombreuses secousses (feu à l’usine Tyson, COVID-19, désastres climatiques, cyberattaque) qui continuent d’éprouver sa résilience. Le présent article vise à faire le point sur quelques facteurs majeurs à surveiller pour l’année 2022.
COVID-19
Depuis le début de l’année, les usines d’abattage tournent au ralenti à cause de la montée des contaminations due au nouveau variant Omicron. Même si ce dernier est jugé moins virulent, son fort taux de contamination entraîne des absences dans un secteur déjà éprouvé par le manque de main-d’oeuvre. Malgré l’optimisme des acteurs de la santé sur la probable fin de la pandémie, la COVID-19 reste une menace à surveiller.
Demande
L’accord commercial Chine–États-Unis et L’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) ont accru la présence du boeuf nord-américain sur les marchés asiatiques. La phase 1 de l’accord Chine– États-Unis arrivait à terme en janvier 2022. Au-delà de cette date, les conditions d’échange entre les deux géants restent à déterminer. L’accès, à tarifs concurrentiels, du boeuf américain sur le marché chinois est essentiel pour maintenir l’excellente demande observée depuis 2020.
Prix des grains
Le prix des grains a atteint des records inégalés en 2021. La demande reste forte. Les stocks sont serrés et des incertitudes demeurent sur le climat et le prix des fertilisants. Le conflit en Europe de l’Est et les tarifs élevés du fret vont continuer à exercer une pression à la hausse sur les fertilisants. Bien que les records de prix des grains enregistrés en 2021 sont peu soutenables sur le long terme, une baisse significative du prix est peu envisageable pour 2022.
Climat
Depuis 2019, les épisodes de sécheresse ont forcé la réforme de plus d’un million de vaches de boucherie et l’entrée précoce de centaines de milliers de veaux en engraissement. Si les épisodes de sécheresse se poursuivent en 2022, les usines de transformation risquent d’être engorgées par un surplus de bovins. Un déséquilibre entre l’offre et la capacité de transformation se traduit généralement par une baisse de prix aux producteurs.
Au Canada, la force de la devise nationale par rapport à son équivalent américain est un facteur non négligeable. En général, un dollar canadien faible soutient la filière bovine canadienne.
— Maxime d’Almeida,
M. Sc., conseiller aux affaires économiques pour les Producteurs de bovins du Québec