Des profits d’or pour des fermes de grandes cultures
Le conseiller en gestion Martin Hébert, notamment spécialisé en grandes cultures, a partagé de bonnes nouvelles le 15 février lors d’un dîner- conférence virtuel sur la commercialisation des grains : la culture de soya et de maïs s’est avérée très, très payante en 2021 et devrait l’être encore cette année.
En calculant le bilan de la quarantaine de fermes de grandes cultures qu’il conseille, il note une marge sur coût variable fort intéressante de 1 950 $ l’hectare pour ses fermes situées en Montérégie en 2021, ce qui est nettement plus élevé que leur marge moyenne de 1 325 $/ha des 10 années précédentes. Dans le maïs, les marges sur coût variable ont même dépassé les 2 300 $/ha, éclipsant le mythique sommet de 2012 lors duquel elles avoisinaient les 1 600 $/ha. « En 2012, c’était notre record. On espérait revoir ça un jour et c’est 2021 qui va taper notre record! Les rendements ont été bons et le prix des grains a connu des hausses de 10 à 25 %, sans une grande fluctuation des intrants, sauf le propane, qui a monté. Et avec les faibles taux d’intérêt, il en résulte une amélioration très intéressante des liquidités des entreprises. C’est vraiment une année remarquable », indique le conseiller. Il observe des soldes résiduels atteignant les 30 % en moyenne. En d’autres mots, pour chaque tonne de grain vendu, près de 30 % du montant est resté dans les poches des producteurs...
Martin Hébert n’a pas voulu révéler de montants, mais le solde résiduel est encore plus élevé chez les producteurs de son groupe de tête. Certains ont réussi à vendre leur maïs avec un prix moyen de 360 $ la tonne. Bref, des producteurs de grains ont fait des profits d’or en 2021. Ces résultats hors de l’ordinaire ont fait réagir un producteur laitier qui assistait virtuellement au dîner-conférence. Ce dernier a écrit dans le fil de conversation de la rencontre : « On vend les vaches pour faire du maïs! »
Écart type important
Le conseiller du Groupe ProConseil fait cependant remarquer que l’écart type est important, c’est-à-dire que des producteurs ont fait beaucoup d’argent et d’autres moins. Cet écart s’explique par une stratégie de commercialisation qui a permis à certains de frapper des coups de circuit en vendant leur grain au plus haut prix.
Finalement, M. Hébert apporte un bémol à ses résultats, dressant l’hypothèse que les producteurs qu’il conseille sont plus intéressés que d’autres par la gestion, ce qui peut hausser leurs résultats et les rendre moins représentatifs de la moyenne québécoise. Mais tout de même, il assure que les conditions de récolte et les prix en 2021 dans le secteur des grains ont été très avantageux.