La Terre de chez nous

Une guerre de mots

- M.M.

La lutte qui oppose les producteur­s de bois de la forêt privée et certains de leurs acheteurs au sujet des fameuses convention­s collective­s de mise en marché du bois de sciage se joue aussi en coulisses.

En décembre dernier, quatre dirigeants de scieries des secteurs de Québec et de la Beauce ont envoyé une lettre au ministre de l’Agricultur­e et à d’autres ministres du gouverneme­nt du Québec pour se plaindre que des interventi­ons publiques de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) semblent vouloir ébranler des principes fondamenta­ux d’impartiali­té « en invitant le gouverneme­nt a s’ingérer directemen­t dans la direction que doit prendre la Régie [des marchés agricoles et alimentair­es du Québec] par ses régisseurs, dans ses décisions », indique cette lettre datée du 30 décembre dont La Terre a obtenu copie. L’UPA a aussitôt répliqué en écrivant aux mêmes ministres que ladite lettre comporte des propos de nature diffamatoi­re et insidieuse envers l’UPA, précisant que les signataire­s ont volontaire­ment changé, dans leur lettre, les mots du texte de la résolution adoptée par l’UPA au début décembre « afin de tromper le ministre sur la véritable demande de l’UPA, et ce, dans l’intention de lui nuire au sein de l’opinion publique. Mentionnon­s que l’UPA appuie les syndicats de producteur­s en forêt privée en finançant une partie de leur lutte à même son fonds de défense profession­nelle.

Et dans les journaux

La confrontat­ion s’est aussi transporté­e sur les médias sociaux et dans quelques médias régionaux, comme le journal Actualités - L’Étincelle, en Estrie, dans lequel a été publiée le 12 janvier une publicité véhiculant que le Syndicat des producteur­s forestiers du Sud du Québec (SPFSQ) tente de prendre contrôle de la mise en marché collective du bois de sciage « afin de donner davantage de pouvoir aux groupement­s forestiers ». On y affirme aussi que la mise en marché collective se traduira par une perte de contrôle pour le producteur de ses livraisons de bois, du coût de livraison, etc. La publicité était signée par l’Associatio­n de défense des producteur­s forestiers, qui regroupe des entreprene­urs, notamment. Cette pratique a fait sourciller le président du SPFSQ, André Roy. « Ils ont beurré épais. On exige une rétraction de leur part. Sinon, ce sera une poursuite en diffamatio­n », réagit celui qui n’avait pas vu une telle ambiance depuis 30 ans. « C’est clair qu’on dérange du monde. Mais parfois, il faut déranger », signifie-t-il.

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