Les coûts de transport augmentent encore
Pour la deuxième fois en moins de six mois, les tarifs de transport des intrants, des animaux, du bois ou du foin se sont accrus jusqu’à 20 % pour les producteurs agricoles, notamment en raison de la hausse du coût de l’essence. « On avait déjà augmenté de 10 % il y a quatre ou cinq mois, indique le transporteur d’animaux du Centredu-Québec Jeff Habel. Je ne l’ai pas encore augmenté cette fois-ci, mais je vais le faire parce que le prix de l’essence n’a plus d’allure. »
Le prix du diésel blanc s’est accru de 20 ¢/L en deux mois au Québec en passant de 1,49 $/L à la pompe le 20 décembre à 1,67 $/L le 14 février. Le transporteur d’intrants agricoles, de bois et de foin du Bas-Saint-Laurent Dave Labrie a augmenté ses tarifs de transport de 20 % en moyenne selon les destinations. « En 2022, à cause de la hausse du prix du carburant assez phénoménal et à cause des coûts d’entretien qui ont augmenté de 20 à 30 %, on n’a pas le choix de faire des mégaaugmentations de taux sur le transport, explique ce dernier. C’est une question de survie. »
L’acheteur et transporteur de veaux Kevin Charland, de Fortierville dans le Centre-du-Québec, n’a pas encore procédé à une hausse de tarifs, mais ça ne saurait tarder. Il a toutefois observé chez ses compétiteurs des hausses de l’ordre de 30 ¢/km (de 1,20 $/km à 1,50 $/km). Le prix de l’essence est considérable pour M. Charland, mais il mentionne d’autres éléments qui coûtent plus cher. D’abord, les assurances. « Pour mes flottes, il a fallu que je monte mes franchises. Sinon, je montais de 20 000 $ pour assurer cinq remorques et deux camions. J’ai aussi dû monter mes déductibles à 10 000 $ », dit-il. Le prix des pneus, qui arrivent au Québec par conteneur, a augmenté de 20 à 30 $ par roue et les camions neufs, de 7 000 $ en un an. Il précise que les délais de livraison des camions atteignent maintenant 13 mois, alors qu’ils étaient de 3 mois en 2020.
En Montérégie, le propriétaire d’un troupeau de 100 vaches en lactation Yves Van Der Tol mentionne avoir été notifié par son transporteur d’animaux d’une hausse de 10 % à compter du 1er mars. Le transporteur Jeff Habel, qui est également producteur laitier à Parisville dans le Centre-du-Québec, soutient que les agriculteurs sont compréhensifs face à la hausse marquée des coûts de transport. « À eux aussi ça leur coûte plus cher de fuel. Ils comprennent », affirme-t-il. Même son de cloche pour Kevin Charland. Ce dernier a augmenté le coût de transport des animaux de réforme après 10 années de prix fixe, et aucun producteur ne l’a appelé pour s’en plaindre.
« On n’a pas le choix de faire des mégaaugmentations de taux sur le transport. C’est une question de survie. »
– Dave Labrie