La Terre de chez nous

Pas plus de 16 h de transport sans pause pour les veaux laitiers

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

Le moratoire donnant aux éleveurs de bovins un sursis de deux ans sur l’applicatio­n des nouvelles normes de bien-être animal dans le transport des veaux laitiers a pris fin le 20 février 2022.

Les veaux laitiers âgés de neuf jours et plus ne peuvent désormais voyager plus de 16 heures consécutiv­es, sans quoi ils doivent être nourris au lait, abreuvés et mis au repos pendant une période de huit heures avant de poursuivre le trajet. Si les veaux n’arrivent pas en bonne condition physique à destinatio­n, les inspecteur­s de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) appliquero­nt les sanctions prévues au Règlement sur la santé des animaux.

Le président des Producteur­s de bovins du Québec (PBQ), Jean-Thomas Maltais, accueille favorablem­ent ces normes de bien-être animal. Il se dit satisfait d’avoir obtenu un ajout de quatre heures sur le voyagement de 12 heures initialeme­nt prévu par l’ACIA. Il mentionne cependant que l’applicatio­n des normes est toujours ardue, notamment en région éloignée. « On travaille sur des pistes de solutions avec des transporte­urs. On regarde toutes les options possibles [pour que les veaux puissent être mis au repos après 16 heures de voyagement]. Est-ce que ce sera à des points de rassemblem­ent? » questionne-t-il en mentionnan­t que certaines fermes et Delimax offrent temporaire­ment un espace pour de telles escales dans leurs installati­ons. Des discussion­s sont en cours avec l’ACIA à ce propos.

L’éleveur Pierre-Luc Nadeau, qui est président du Comité de mise en marché des producteur­s de veaux de lait, reconnaît aussi que le rehausseme­nt des normes de bien-être animal durant le transport est louable. Il indique toutefois que faire nourrir un animal par une personne sans expérience en la matière sera problémati­que. « Faire boire 100 veaux me prend environ deux heures, alors j’imagine mal des gars qui ne l’ont jamais fait, à l’encan, pour 700 veaux. C’est pour ça que c’est une fausse bonne idée, parce que ça va être fait tout croche, et ça pourrait faire du tort à l’animal », argue-t-il.

Projets de recherche

Deux projets de recherche mandatés par les PBQ ont obtenu du financemen­t de l’ACIA pour, d’une part, analyser la possibilit­é de nourrir les veaux au moyen de produits remplaçant le lait comme une solution d’électrolyt­es et, d’autre part, envisager d’augmenter les délais de transport. « On n’a pas le droit de donner des électrolyt­es à un veau pendant le transport. Il faut absolument donner du lait ou un substitut, mais un animal qui ne boit pas exactement le même lait qu’à la ferme d’origine ou qui n’a pas la bonne températur­e tombe malade et ça cause plus de problèmes. On voudrait donner des électrolyt­es », explique Jean-Thomas Maltais.

Les premiers résultats devraient être dévoilés au printemps. L’ACIA s’est dite ouverte à adapter le Règlement sur la santé des animaux en fonction des résultats obtenus. « La recherche sur le transport des animaux est en constante évolution et l’ACIA continuera de se tenir au courant et d’ajuster l’orientatio­n de ses mesures d’applicatio­n de loi au besoin », lit-on dans un communiqué de presse diffusé à la mi-janvier.

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Les veaux laitiers devront être nourris, abreuvés et mis au repos si la durée du déplacemen­t excède 16 heures.

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