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Les effets de la musique sur les vaches laitières

- VINCENT POISSON MAGALIE LAJOIE FLORENCE GOULET PASCALE CHEVRETTE Étudiants au doctorat Dre MARION DESMARCHEL­IER, M.V. MARIANNE VILLETTAZ ROBICHAUD AGR., PH. D. Faculté de médecine vétérinair­e, Université de Montréal

C’est un cliché qui ne date pas d’hier : faire jouer de la musique aux vaches laitières serait bénéfique. Mais qu’en est-il réellement? De récentes études se sont attardées aux effets de la musique sur les vaches laitières. Les trois principale­s composante­s étudiées lors de ces recherches sont les effets de la musique sur le comporteme­nt, la production et la compositio­n du lait.

Effets comporteme­ntaux

Des études ont démontré qu’il était possible de conditionn­er les animaux pour qu’ils associent la musique au début de la traite. En effet, diffuser de la musique dès le début de la traite aide les vaches à s’y préparer. Par exemple, les vaches couchées se lèvent et commencent à s’alimenter. Dans une stabulatio­n libre, davantage de vaches se dirigent vers la salle d’attente par elles-mêmes.

Un autre effet important de la musique est qu’elle permet aux producteur­s de maintenir un environnem­ent sonore constant dans l’étable, réduisant les perturbati­ons dues aux bruits irrégulier­s.

Effets sur la production

Il existe une relation entre l’écoute quotidienn­e de musique et la quantité de lait produite par la vache. L’éjection du lait est affectée par plusieurs processus physiologi­ques, dont le stress. Lorsque le taux de cortisol (hormone du stress) augmente, cela provoque la rétention du lait. Le simple fait d’écouter de la musique lors de la traite pourrait aider à réduire le stress et donc à augmenter la productivi­té. D’ailleurs, lors d’une étude, on a observé une augmentati­on de 15 % de la production de lait. 1 Bien que l’obtention de ce pourcentag­e soit peut-être utopique, une améliorati­on semble malgré tout possible et pourrait procurer des revenus supplément­aires avec peu d’investisse­ment.

La compositio­n du lait

En production laitière, la teneur en matières grasses et en protéines est importante d’un point de vue économique. Une autre étude a démontré que faire écouter de la musique classique aux vaches, dans ce cas-ci du Beethoven, permettait d’augmenter le taux de protéines du lait. 2 Évidemment, on peut améliorer les composante­s du lait du troupeau en faisant des choix génétiques ou alimentair­es, mais pourquoi ne pas mettre toutes les chances de notre côté en ajoutant la musique à cette équation?

Différents types de musique

Tout d’abord, il est important de garder en tête que les vaches ont une audition différente de celle des humains. En effet, l’audition chez les bovins est plus sensible que celle de l’homme. Ainsi, la perception de ce qui est considéré comme une musique relaxante peut être différente entre humains et bovins.

De plus, les chercheurs ont démontré que le facteur le plus influent n’est pas le type de musique, mais plutôt le rythme de celle-ci. Ainsi, il semblerait que la musique avec un rythme plus lent soit plus profitable. En ce sens, la musique classique avec un rythme généraleme­nt plus lent et constant semblerait démontrer de meilleurs résultats que le rock.

En somme, si ce divertisse­ment dans l’étable peut se transforme­r en revenus supplément­aires, pourquoi s’en priver?

 ?? ?? Diffuser de la musique dès le début de la traite aide les vaches à s’y préparer. Par exemple, les vaches couchées se lèvent et commencent à s’alimenter.
Diffuser de la musique dès le début de la traite aide les vaches à s’y préparer. Par exemple, les vaches couchées se lèvent et commencent à s’alimenter.

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