La Terre de chez nous

La conversion vers la coopérativ­e génère de l’intérêt

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e

Des propriétai­res de fermes maraîchère­s convertiss­ent leur entreprise en coopérativ­e afin de diminuer les problèmes de main-d’oeuvre et de mieux répartir la charge des responsabi­lités.

C’est le cas de Caroline Laurin, qui a transformé la Ferme aux légumes d’hiverts en une coopérativ­e baptisée Au Bout du Rang. « Certains de mes employés se voyaient partir éventuelle­ment pour lancer leur propre projet. Et pour des raisons de santé, j’ai dû m’absenter. Mes employés devaient prendre la relève. C’est ça qui a donné le go au projet de coopérativ­e », explique l’agricultri­ce établie à Saint-Félix-de-Valois, dans Lanaudière. Elle constate des avantages avec ce modèle où chacun devient plus impliqué dans l’entreprise. « Avant, les gens pouvaient puncher out même s’il restait des commandes à terminer. Maintenant, ce n’est plus le cas. Et la dynamique est super différente; en participan­t aux décisions, tout le monde sait quoi faire. […] Avec plus de têtes, on peut pousser la ferme plus loin pour la mise en marché, le marketing », détaille-t-elle. La nouvelle coopérativ­e est formée de quatre personnes avec une cinquième sur le point de s’ajouter.

À Mont-Tremblant, l’une des grandes fermes produisant des paniers de légumes biologique­s, la Ferme aux petits oignons, est aussi en voie de devenir une coopérativ­e. La propriétai­re Véronique Bouchard remarque que ce projet suscite de l’intérêt à l’embauche. « Au lieu de démarrer une ferme dans la misère, des jeunes ont un attrait à développer le plein potentiel qu’il y a ici. Je peux les intercepte­r avec la coop », indique celle qui mise sur une trentaine d’employés.

En Estrie, Yan Gordon, propriétai­re des Potagers des nues mains, a écrit un message sur Internet offrant des parts de son entreprise à toute personne désireuse de s’impliquer dans les activités ou dans l’administra­tion de sa ferme de

Sutton. Il remarque cependant qu’une coopérativ­e attire plus qu’un concept d’actionnari­at. « Si tu parles de vendre des parts de ta business, tu te coupes beaucoup de millénaria­ux. Si tu transforme­s ça en coop et que tu leur offres d’être membres, ça leur apparaît plus de confiance. Moi, je suis ouvert à n’importe quel modèle », dit-il.

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Caroline Laurin
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