La conversion vers la coopérative génère de l’intérêt
Des propriétaires de fermes maraîchères convertissent leur entreprise en coopérative afin de diminuer les problèmes de main-d’oeuvre et de mieux répartir la charge des responsabilités.
C’est le cas de Caroline Laurin, qui a transformé la Ferme aux légumes d’hiverts en une coopérative baptisée Au Bout du Rang. « Certains de mes employés se voyaient partir éventuellement pour lancer leur propre projet. Et pour des raisons de santé, j’ai dû m’absenter. Mes employés devaient prendre la relève. C’est ça qui a donné le go au projet de coopérative », explique l’agricultrice établie à Saint-Félix-de-Valois, dans Lanaudière. Elle constate des avantages avec ce modèle où chacun devient plus impliqué dans l’entreprise. « Avant, les gens pouvaient puncher out même s’il restait des commandes à terminer. Maintenant, ce n’est plus le cas. Et la dynamique est super différente; en participant aux décisions, tout le monde sait quoi faire. […] Avec plus de têtes, on peut pousser la ferme plus loin pour la mise en marché, le marketing », détaille-t-elle. La nouvelle coopérative est formée de quatre personnes avec une cinquième sur le point de s’ajouter.
À Mont-Tremblant, l’une des grandes fermes produisant des paniers de légumes biologiques, la Ferme aux petits oignons, est aussi en voie de devenir une coopérative. La propriétaire Véronique Bouchard remarque que ce projet suscite de l’intérêt à l’embauche. « Au lieu de démarrer une ferme dans la misère, des jeunes ont un attrait à développer le plein potentiel qu’il y a ici. Je peux les intercepter avec la coop », indique celle qui mise sur une trentaine d’employés.
En Estrie, Yan Gordon, propriétaire des Potagers des nues mains, a écrit un message sur Internet offrant des parts de son entreprise à toute personne désireuse de s’impliquer dans les activités ou dans l’administration de sa ferme de
Sutton. Il remarque cependant qu’une coopérative attire plus qu’un concept d’actionnariat. « Si tu parles de vendre des parts de ta business, tu te coupes beaucoup de millénariaux. Si tu transformes ça en coop et que tu leur offres d’être membres, ça leur apparaît plus de confiance. Moi, je suis ouvert à n’importe quel modèle », dit-il.