La Terre de chez nous

Des « tripeux » de l’agroenviro­nnement veulent aller plus loin et plus vite

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca

LÉVIS – Le Sommet agroenviro­nnemental a donné lieu à un panel sur la résilience mettant en vedette l’agriculteu­r Robert Rossier, présenté comme un acteur inspirant de l’agroenviro­nnement.

L’agriculteu­r de Chestervil­le, dans le Centredu-Québec, a adopté plusieurs mesures à sa ferme. Ses pertes de sol dans ses champs en pente l’ont d’abord convaincu de passer au semis direct. Plus récemment, il affirme avoir fait un bond important en intégrant des cultures de couverture et des engrais verts à ses cultures. « Là, c’est parti », a indiqué M. Rossier, disant être en démarche pour réduire ses doses d’azote et pour « débarquer », selon ses propres mots, l’applicatio­n de phosphore et de potasse.

Non seulement ses pratiques représente­nt un gain pour l’environnem­ent, mais elles lui permettent de mieux positionne­r sa ferme face aux changement­s climatique­s, comme les sécheresse­s. « La rétention de l’eau dans un sol en santé, c’est exponentie­l ce que tu peux garder versus dans un sol dégradé », assure le propriétai­re de la Ferme Rodovanel.

Adopter des mesures agroenviro­nnementale­s devient toujours plus stimulant pour lui. « On devient des tripeux », a affirmé l’agriculteu­r. La même expression a été utilisée au micro par un autre agriculteu­r, Stéphane Alary, qui fait des essais dans ses champs afin d’améliorer ses pratiques depuis une vingtaine d’années. Ce dernier a spécifié qu’en grandes cultures, le perfection­nement des techniques et les essais à la ferme s’effectuent une fois tous les 12 mois, car les résultats s’observent à la fin d’une année de culture seulement. Selon lui, il y a tout un nouveau monde à créer. « Il ne faut donc pas trop perdre de temps », a-t-il fait remarquer.

Des visites en personne

Lors du panel, Robert Rossier a spécifié à l’auditoire que les conférence­s et les photos de champs présentées à l’écran permettent de faire connaître les bienfaits de l’agroenviro­nnement, mais que la meilleure manière de convaincre les autres producteur­s d’emboîter le pas consiste à leur faire visiter en personne des fermes comme la sienne. De plus, il a ajouté que les producteur­s doivent prendre les devants sans attendre que le gouverneme­nt ou les consommate­urs les y obligent.

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Robert Rossier estime que la meilleure manière de convaincre les autres producteur­s d’emboîter le pas consiste à leur faire visiter en personne des fermes comme la sienne.

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