Des « tripeux » de l’agroenvironnement veulent aller plus loin et plus vite
LÉVIS – Le Sommet agroenvironnemental a donné lieu à un panel sur la résilience mettant en vedette l’agriculteur Robert Rossier, présenté comme un acteur inspirant de l’agroenvironnement.
L’agriculteur de Chesterville, dans le Centredu-Québec, a adopté plusieurs mesures à sa ferme. Ses pertes de sol dans ses champs en pente l’ont d’abord convaincu de passer au semis direct. Plus récemment, il affirme avoir fait un bond important en intégrant des cultures de couverture et des engrais verts à ses cultures. « Là, c’est parti », a indiqué M. Rossier, disant être en démarche pour réduire ses doses d’azote et pour « débarquer », selon ses propres mots, l’application de phosphore et de potasse.
Non seulement ses pratiques représentent un gain pour l’environnement, mais elles lui permettent de mieux positionner sa ferme face aux changements climatiques, comme les sécheresses. « La rétention de l’eau dans un sol en santé, c’est exponentiel ce que tu peux garder versus dans un sol dégradé », assure le propriétaire de la Ferme Rodovanel.
Adopter des mesures agroenvironnementales devient toujours plus stimulant pour lui. « On devient des tripeux », a affirmé l’agriculteur. La même expression a été utilisée au micro par un autre agriculteur, Stéphane Alary, qui fait des essais dans ses champs afin d’améliorer ses pratiques depuis une vingtaine d’années. Ce dernier a spécifié qu’en grandes cultures, le perfectionnement des techniques et les essais à la ferme s’effectuent une fois tous les 12 mois, car les résultats s’observent à la fin d’une année de culture seulement. Selon lui, il y a tout un nouveau monde à créer. « Il ne faut donc pas trop perdre de temps », a-t-il fait remarquer.
Des visites en personne
Lors du panel, Robert Rossier a spécifié à l’auditoire que les conférences et les photos de champs présentées à l’écran permettent de faire connaître les bienfaits de l’agroenvironnement, mais que la meilleure manière de convaincre les autres producteurs d’emboîter le pas consiste à leur faire visiter en personne des fermes comme la sienne. De plus, il a ajouté que les producteurs doivent prendre les devants sans attendre que le gouvernement ou les consommateurs les y obligent.