Le casse-tête de la rentabilité
C’est sur toutes les lèvres et dans la tête de tous les producteurs horticoles. Cet enjeu majeur n’est qu’aggravé par la crise actuelle en Ukraine. Les plans ne tiennent plus, les calculs finissent irrémédiablement dans le rouge. Comment allons-nous réussir à rentabiliser la prochaine saison étant donné la hausse vertigineuse de nos coûts?
Au cours de l’été dernier, les enjeux de disponibilité et d’augmentation de prix sont apparus pour les palettes, les boîtes de carton et les plastiques, des intrants essentiels pour la mise en marché. Puis, nous avons vu décoller le prix des carburants, de la main-d’oeuvre, des semences, des produits phytosanitaires et de l’engrais. Pour ce dernier élément, on parle maintenant d’une hausse de prix qui dépasserait allègrement les 100 %! Sans mentionner l’augmentation des taux d’intérêt. Nos coûts sont hors de contrôle, et nous n’avons que très peu de pouvoir là-dessus.
Pour plusieurs cultures maraîchères et fruitières, la dernière saison n’a pas amené les prix espérés. Qu’en sera-t-il de la prochaine? Les marchés permettront-ils d’absorber cette hausse sans précédent des coûts de production? Permettez-moi d’en douter. L’inflation des prix à la consommation des fruits et légumes n’a rien à voir avec ce qui se passe dans nos entreprises.
L’autonomie alimentaire demeure un élément phare de la politique gouvernementale actuelle. Elle n’a jamais été davantage d’actualité que dans la période d’incertitude politique, climatique et sanitaire que nous traversons présentement. Pour continuer à produire des légumes et des fruits au Québec, encore faut-il que les entreprises puissent demeurer en activité. Nos gouvernements doivent de toute urgence améliorer les programmes de gestion des risques des producteurs et mettre de la pression pour finaliser un code des détaillants qui rétablira un rapport de force. Cette saison plus que jamais, la survie de nos entreprises en dépendra.