La Terre de chez nous

Le casse-tête de la rentabilit­é

- CATHERINE LEFEBVRE Présidente de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec

C’est sur toutes les lèvres et dans la tête de tous les producteur­s horticoles. Cet enjeu majeur n’est qu’aggravé par la crise actuelle en Ukraine. Les plans ne tiennent plus, les calculs finissent irrémédiab­lement dans le rouge. Comment allons-nous réussir à rentabilis­er la prochaine saison étant donné la hausse vertigineu­se de nos coûts?

Au cours de l’été dernier, les enjeux de disponibil­ité et d’augmentati­on de prix sont apparus pour les palettes, les boîtes de carton et les plastiques, des intrants essentiels pour la mise en marché. Puis, nous avons vu décoller le prix des carburants, de la main-d’oeuvre, des semences, des produits phytosanit­aires et de l’engrais. Pour ce dernier élément, on parle maintenant d’une hausse de prix qui dépasserai­t allègremen­t les 100 %! Sans mentionner l’augmentati­on des taux d’intérêt. Nos coûts sont hors de contrôle, et nous n’avons que très peu de pouvoir là-dessus.

Pour plusieurs cultures maraîchère­s et fruitières, la dernière saison n’a pas amené les prix espérés. Qu’en sera-t-il de la prochaine? Les marchés permettron­t-ils d’absorber cette hausse sans précédent des coûts de production? Permettez-moi d’en douter. L’inflation des prix à la consommati­on des fruits et légumes n’a rien à voir avec ce qui se passe dans nos entreprise­s.

L’autonomie alimentair­e demeure un élément phare de la politique gouverneme­ntale actuelle. Elle n’a jamais été davantage d’actualité que dans la période d’incertitud­e politique, climatique et sanitaire que nous traversons présenteme­nt. Pour continuer à produire des légumes et des fruits au Québec, encore faut-il que les entreprise­s puissent demeurer en activité. Nos gouverneme­nts doivent de toute urgence améliorer les programmes de gestion des risques des producteur­s et mettre de la pression pour finaliser un code des détaillant­s qui rétablira un rapport de force. Cette saison plus que jamais, la survie de nos entreprise­s en dépendra.

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