La Terre de chez nous

Les rois de la tomate rose font le pari du cannabis

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

Après avoir été l’une des principale­s familles productric­es de tomates roses en serre, la famille Bertrand a fait le pari en 2018 de se lancer dans la production de cannabis. Une aventure qui a ouvert les horizons de la future relève, Steve et Marilyne, sur la gestion d’une entreprise agropharma­ceutique.

MIRABEL — Stéphane Bertrand est un visionnair­e, et il prendra sa retraite dans la prochaine année. Pour la relève en devenir, ses enfants Steve et Marilyne, la barre est haute. « C’est une grosse pointure. Stéphane a les serres de cannabis, mais a aussi des serres de tomates, a une compagnie de bûches écologique­s, a une compagnie de transport de brans de scie », indique Steve. Principale­ment impliqués dans l’entreprise de cannabis depuis 2018, le frère et la soeur ont toutefois mis la main à la pâte dès leur enfance. « Quand ils étaient jeunes, ils étaient tout le temps là. Steve, il a appris à dire “maman’’, “papa’’ et le troisième mot, c’était “concombre’’ parce qu’à l’époque c’est ce qu’on produisait », raconte sa mère Sylvie, retraitée depuis peu.

Au fil des ans, les jeunes se sont vu attribuer de plus en plus de responsabi­lités dans l’entreprise. « J’ai touché à tout, j’ai fait de la facturatio­n avec ma mère, du kiosque, travaillé dans les serres avec les plantes, et à la fin [des tomates], je m’occupais de la main-d’oeuvre, des travailleu­rs étrangers temporaire­s. C’est d’ailleurs ce que je fais chez Vert Mirabel », indique Marilyne Bertrand, agroéconom­iste de formation.

À la blague, les membres de la famille soulignent unanimemen­t que leur plus grand défi est justement « de suivre Stéphane ». Le chef de famille a beaucoup d’idées, explique Marilyne. « C’est très dangereux quand il part en vacances et qu’il a trop de temps pour penser, renchérit Steve en riant. C’est difficile de tenir des rênes quand il veut tout faire, tout le temps et tout de suite », ajoutet-il. « Ben quoi, ça prend des projets », rétorque le patriarche en entrant dans la cabane à sucre où la famille est réunie pour l’entrevue. Avant d’arriver, ce dernier vérifiait justement le fonctionne­ment de son tout nouveau projet, un système de tubulures servant à récolter l’eau de 1 600 érables.

Plus sérieuseme­nt, Stéphane Bertrand explique que ce qui le guide depuis ses débuts en production serricole en 1990, c’est l’optimisati­on et l’automatisa­tion de ses activités. Au début, il produisait des concombres sept mois par année. « J’ai toujours su que les gens mangeraien­t des concombres et des tomates, mais que ce n’était pas suffisant. Il fallait être performant et on l’a toujours été. J’ai été en constant agrandisse­ment toute ma vie, à moderniser, à maximiser tous les deux ou trois ans », explique Stéphane Bertrand.

La production de tomates roses a débuté en 1996, dans les serres en métal alors nouvelleme­nt construite­s, ce qui a

« J’ai le temps d’avoir du plaisir dans mes entreprise­s parce que je suis équipé correcteme­nt. » – Stéphane Bertrand

permis d’étendre la période de production à 12 mois par année. Au tournant des années 2000, les 18 producteur­s de tomates roses de la province n’étaient plus que 4. « On a récupéré les volumes

 ?? ?? Stéphane Bertrand et sa conjointe Sylvie Lalonde, entourés de la future relève de l’entreprise, leurs enfants Marilyne et Steve.
Stéphane Bertrand et sa conjointe Sylvie Lalonde, entourés de la future relève de l’entreprise, leurs enfants Marilyne et Steve.

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