Enfin la reconnaissance et l’argent espérés
DRUMMONDVILLE – Le président des Producteurs de grains du Québec (PGQ), Christian Overbeek, a reçu avec un large sourire les ministres provincial et fédéral de l’Agriculture, eux qui ont tous deux acquiescé à une vieille demande des PGQ, soit celle de rétribuer les actions environnementales des producteurs avec des subventions importantes.
« Ça fait des années qu’on avait des “problèmes” de communication avec le ministère de l’Agriculture, au-dessus de 10 ans qu’on jase de rétribution. Il a fallu attendre à 2022 pour obtenir une reconnaissance. Une reconnaissance partielle, car il y a encore des orphelins [c’est-àdire des producteurs qui ne peuvent pas bénéficier des subventions] », a dit M.Overbeek lors de l’assemblée générale annuelle des PGQ, les 24 et 25 mars à Drummondville.
Environnement, environnement, environnement
Jamais depuis les dernières années, les producteurs de grains n’ont autant parlé d’environnement et de gaz à effet de serre dans leur assemblée générale annuelle. Cette situation n’est pas étrangère aux effets de plus en plus palpables des changements climatiques et aux importantes subventions y étant rattachées pour en faire la lutte. Le ministère de l’Agriculture du Québec a annoncé en début d’année qu’il offrait 85 M$. Au fédéral, Marie-Claude Bibeau a annoncé différentes subventions pour le Québec, dont 19 M$ seront d’ailleurs administrés directement par les PGQ, afin d’aider les producteurs à semer des plantes de couverture et à améliorer la gestion de l’azote.
Le fait d’administrer eux-mêmes les fonds publics permettra « d’en donner le maximum du maximum aux entreprises » sans perdre des montants de subventions dans les dédales administratifs, estime M. Overbeek. Ce sera maintenant aux producteurs de lever la main et d’utiliser ces sommes. La ministre Bibeau a fait un clin d’oeil aux agriculteurs en leur disant qu’il restait encore de l’argent inutilisé dans le Programme de technologies propres en agriculture.
Pour le futur
Une conférence d’Alain Webster, professeur en économie de l’environnement à l’Université de Sherbrooke, a convaincu plusieurs agriculteurs dans la salle de la réelle menace que représentent les changements climatiques pour les fermes de grandes cultures.
Le président des PGQ a martelé que des actions doivent être prises pour ralentir le réchauffement et ainsi léguer des biens et des actifs intéressants aux prochaines générations. Il a d’ailleurs conclu sur cette note : « Ça fait comme un certain temps que c’est grave [le réchauffement climatique]. Si on continue de se pogner le beigne, ça va être grave en baptême en 2040. »