La Terre de chez nous

Hausse des taux d’intérêt : des fermes menacées

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca

L’augmentati­on des taux d’intérêt se traduira par une perte financière d’environ 100 à 200 M$ pour l’ensemble des fermes du Québec, anticipe Vincent Giard, vice-président aux opérations pour le Québec à Financemen­t agricole Canada.

Il précise que l’endettemen­t continue d’augmenter dans le secteur agricole québécois, passant de 14,7 G$ en décembre 2015 à 23,2 G$ en décembre 2020. L’achat de terre à haut prix et la constructi­on de bâtiments plus modernes sont deux des principaux facteurs expliquant la forte poussée de l’endettemen­t des fermes. Or, 60 % de la dette est fixée à court terme, c’est-à-dire des emprunts qui devront être renouvelés dans les 12 prochains mois, dit M. Giard. « Il y a un an, tu pouvais fixer [un prêt] de 5 ans autour de 2 %. Maintenant, c’est 3 %. Où est-ce que ça va s’arrêter? Personne ne le sait. » Il invite les producteur­s à se pencher sur leur stratégie d’emprunt plus tôt que tard.

Les frais d’intérêt supplément­aires s’ajoutent à la hausse du prix des intrants et autres frais en augmentati­on. Plusieurs entreprise­s agricoles disposent d’un niveau de liquidité confortabl­e, dans les secteurs de la gestion de l’offre et des grandes cultures notamment, qui leur permettra d’absorber une telle situation, fait remarquer Vincent Giard. Par contre, selon lui, l’accroissem­ent global du coût de production représente un véritable risque additionne­l pour les fermes les moins efficaces ou les plus endettées. « Reste à savoir combien de temps cette hausse de coût va se poursuivre. D’où l’importance d’avoir une bonne stratégie de gestion du risque », recommande-t-il.

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Vincent Giard

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