Des produits de l’érable vendus sur Amazon en Australie
Le marché du Québec est en croissance pour les produits de l’érable, mais l’acériculteur Martin Malenfant mise plutôt sur les marchés internationaux pour vendre ses sirops de spécialité provenant de son érablière de 65 000 entailles. « Je vends sur mon site Web en Europe, aux ÉtatsUnis et au Canada anglais. En Australie, je vends mes produits sur Amazon. Ça me permet d’aller chercher un volume plus rapidement », explique le copropriétaire de l’Érablière Escuminac dans la Baiedes-Chaleurs, en Gaspésie. Les consommateurs achètent avec leurs yeux sur Internet, indique-t-il, d’où l’importance d’opter pour des contenants et un logo qui attirent l’oeil.
L’intérêt est également suscité par des produits plus rares comme du sirop vieilli en fût de bourbon ou de scotch. Par la suite, c’est le goût du produit qui entre en jeu afin d’assurer la répétition des commandes. Exporter n’est cependant pas si facile. « La première année que tu vends en ligne, tu ne fais pas une cenne! Ensuite, ça prend trois ans pour que cela devienne intéressant. Et c’est long trois ans… », assure l’acériculteur. Il recommande aux nouveaux de s’exercer sur le marché local avant de « sauter de l’autre bord ».
Des produits banalisés au Québec
La Ferme Martinette, à Coaticook, en Estrie, vend 92 % de ses produits de l’érable à l’extérieur du Québec. « Délibérément, on a laissé tomber le Québec, car ici, les gens banalisent le sirop et les produits de l’érable. Ils veulent les moins chers. On fournit quand même des marques privées [de grands magasins au Canada], mais on perd des marges. Ce n’est pas ça qui nous fait vivre. À l’exportation, c’est plus intéressant », résume Lisa Nadeau, copropriétaire de la Ferme MartinetteDivision Gourmet Érable.
Quand elle parle de banalisation, elle donne l’exemple des supermarchés qui se limitent généralement à offrir un ou deux contenants de sirop par magasin, sans produits transformés. « Mais ils tiennent 50 sortes de fromages! » compare-t-elle. Le succès de l’entreprise repose sur le développement de son image de marque haut de gamme. La Ferme Martinette est spécialisée dans le sirop doré au goût délicat et ses produits comme le beurre, le caramel et la gelée à l’érable. Offrir différents formats de beurre d’érable lui a aussi permis de rentrer dans le budget de nouveaux consommateurs et de développer plus facilement des marchés, dont l’Allemagne, donne-t-elle en exemple. Ajouter des produits permet d’augmenter le chiffre d’affaires avec des distributeurs établis qui se laissent convaincre plus facilement d’intégrer son mélange à crêpes et gaufres à l’érable, ou ses produits à l’érable intégrant des fruits.