La Terre de chez nous

Plus de documentat­ion exigée pour la gestion de l’eau

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Les entreprise­s agricoles qui se situent dans le bassin versant du fleuve SaintLaure­nt et qui ont la capacité de prélever 379 000 litres d’eau par jour avec l’ensemble de leurs installati­ons doivent rendre des comptes chaque année dans une déclaratio­n, ont rappelé trois intervenan­ts du ministère de l’Environnem­ent du Québec invités à l’assemblée générale annuelle des Producteur­s de pommes de terre du Québec (PPTQ), le

31 mars.

« Le calcul des prélèvemen­ts se fait sur une base mensuelle. […] La déclaratio­n doit être produite avec des données qui sont issues soit d’un appareil de mesure des volumes d’eau prélevés ou à vos frais à partir d’une estimation attestée par un profession­nel agréé, par exemple un agronome », a indiqué la conseillèr­e en ententes et règlements Françoise Auger, spécifiant que des calculs doivent par exemple être faits pour l’eau destinée à l’irrigation, à abreuver les animaux et au lavage de légumes.

Questionné­e par le producteur Martin Goyet sur le nombre de personnes à le faire, Mme Auger a répondu qu’il « n’était pas suffisant ». Ces déclaratio­ns sont essentiell­es pour dresser un portrait clair de la disponibil­ité de l’eau selon les zones, en fonction du débit des rivières et de la consommati­on, et afin de prévenir les conflits d’usage, a renchéri son collègue Sébastien Ouellet-Proulx.

En vertu du Règlement sur l’encadremen­t d’activités en fonction de leur impact sur l’environnem­ent (REAFIE), les systèmes de prélèvemen­t d’eau, selon certaines conditions, devront faire l’objet d’une demande de certificat d’autorisati­on au ministère de l’Environnem­ent entre 2024 et 2029, dépendamme­nt du volume capté quotidienn­ement, a rappelé le conseiller en gestion des connaissan­ces et règlements de l’eau. L’obtention d’une autorisati­on découlera entre autres de la disponibil­ité en eau sur le territoire. Or, actuelleme­nt, des données sont manquantes par endroits.

Devant l’inquiétude manifeste des producteur­s qui anticipent des lourdeurs administra­tives et pécuniaire­s relatives aux demandes d’autorisati­on et qui redoutent de ne pas obtenir leur permis au détriment d’autres entreprise­s, M. Ouellet-Proulx s’est voulu rassurant : « Le but est de concilier ces usages, que tout le monde puisse utiliser l’eau. »

Les représenta­nts du ministère de l’Environnem­ent ont cependant spécifié qu’ils étaient présents pour répondre aux questions sur les déclaratio­ns de prélèvemen­t et non à celles qui concernent les demandes de certificat d’autorisati­on. Le 1er vice-président de l’Union des producteur­s agricoles, Paul Doyon, n’a pas manqué de leur envoyer une flèche dans son allocution. « [Le gouverneme­nt] nous parle toujours d’allégement­s administra­tifs. Ça, ce n’est pas vrai, ça n’arrive pas. […] C’est toujours plus de règlements, plus d’autorisati­ons, plus de paperasse à remplir. […] Les gens du ministère ne pouvaient même pas répondre à toutes les questions tantôt, parce que [ce n’était pas de leur ressort].

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Entre 2024 et 2029, les producteur­s agricoles devront demander ou renouveler leur certificat d’autorisati­on de prélèvemen­t d’eau.

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