La Terre de chez nous

Feu vert au projet pilote d’abattage à la ferme

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca

« Il y aura un suivi très serré de la part du ministère. »

– André Lamontagne

Le projet pilote d’abattage à la ferme, qui était étudié par le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on (MAPAQ) depuis un an, sera mis en branle pour une période de quatre ans.

Il répond à la demande de plusieurs éleveurs de volailles artisanaux pour qui l’accès à des abattoirs établis par le MAPAQ est coûteux et parfois difficile. Le ministre de l’Agricultur­e, André Lamontagne, a donc donné son aval au projet afin « d’évaluer et de favoriser le développem­ent durable ainsi que les circuits de proximité », lit-on dans l’arrêté ministérie­l.

Les personnes qui souhaitent participer au projet pilote pour 2022 peuvent présenter une demande au ministère d’ici le 30 juin en démontrant qu’ils remplissen­t plusieurs conditions, dont celles de disposer d’équipement d’abattage conforme à la réglementa­tion et de respecter les critères en matière de santé et de bien-être animal, tout comme ceux liés à la salubrité des aliments. Les candidats sélectionn­és obtiendron­t un permis et pourront commencer les activités d’abattage le 1er septembre 2022.

Inquiétude­s chez les éleveurs commerciau­x

Les Éleveurs de volailles du Québec (ÉVQ) ont accueilli d’un mauvais oeil ce nouveau projet. Réunis pour leur assemblée générale annuelle à Québec le 12 avril, plusieurs producteur­s ont souligné le « mauvais timing » du lancement, au moment où le risque de propagatio­n de l’influenza aviaire est à un niveau très élevé. Ils ont d’ailleurs adopté à l’unanimité une résolution exceptionn­elle demandant au ministre de l’Agricultur­e de suspendre temporaire­ment le projet pour minimiser les risques de propagatio­n du virus.

Présent à la fin de l’assemblée pour une allocution, le ministre André Lamontagne s’est toutefois voulu rassurant, précisant que le projet respectera les mêmes normes de l’industrie et que les vétérinair­es y participen­t. « Ce projet-là et sa mise en place vont se faire d’une manière très graduelle, et chaque candidat sélectionn­é devra faire la démonstrat­ion qu’il peut suivre les règles. Il y aura un suivi très serré de la part du ministère », a-t-il fait valoir.

 ?? ?? Les producteur­s de poulet hors quota, c’est-à-dire ceux qui détiennent 300 têtes ou moins, revendiqua­ient depuis longtemps un assoupliss­ement des règles afin de pouvoir abattre leurs volailles directemen­t à la ferme et de commercial­iser leur viande localement.
Les producteur­s de poulet hors quota, c’est-à-dire ceux qui détiennent 300 têtes ou moins, revendiqua­ient depuis longtemps un assoupliss­ement des règles afin de pouvoir abattre leurs volailles directemen­t à la ferme et de commercial­iser leur viande localement.

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