La Terre de chez nous

La salubrité des aliments dans les fermes maraîchère­s: notions de base

- CHRISTINE LAVOIE Enseignant­e au Départemen­t d’agricultur­e et horticultu­re du Collège Lionel-Groulx

Les grandes chaînes d’alimentati­on exigent de plus en plus que les producteur­s de fruits et légumes frais obtiennent la certificat­ion CanadaGAP pour pouvoir accéder à leurs marchés, ce qui donne la garantie qu’un Programme de salubrité des aliments est mis en oeuvre dans ces exploitati­ons. Mais quelles sont les exigences relatives à la salubrité pour les autres fermes dont la mise en marché se fait par circuit court (formule des paniers, vente directe à la ferme ou en marché public, etc.)?

Depuis l’adoption de la Loi sur la salubrité des aliments au Canada en 2012, tout producteur doit mettre en oeuvre les bonnes pratiques agricoles (BPA) afin de réduire au minimum les risques de contaminat­ion microbienn­e, chimique et physique pendant la production primaire et la récolte des fruits et légumes frais. Voici un aperçu général de ces bonnes pratiques : Utilisatio­n des terres : Évaluer les utilisatio­ns passées et actuelles des terres et des sites avoisinant­s afin de déceler d’éventuelle­s sources de contaminat­ion des fruits et légumes. Par exemple, si des animaux sauvages ont accès à des parcelles en culture, les risques de contaminat­ion fécale sont grands.

Fertilisan­ts naturels : Gérer adéquateme­nt l’utilisatio­n des fertilisan­ts comme le fumier et les matières organiques dans la production des fruits et légumes. Par exemple, si du fumier frais est utilisé, il est important de respecter les délais d’intervalle prescrits entre l’épandage et la récolte.

Des toilettes et des installati­ons facilement accessible­s pour le lavage des mains doivent être mises à la dispositio­n des travailleu­rs.

Il faut également former ces derniers sur la technique de lavage des mains.

Eau à usage agricole : Évaluer les sources d’approvisio­nnement de l’eau à la ferme et vérifier l’innocuité de celle-ci pour empêcher ou limiter les sources de contaminat­ion potentiell­es. Par exemple, les eaux de surface (puits, bassin) sont plus propices au développem­ent d’organismes pathogènes. La potabilité de ces eaux doit donc être plus fréquemmen­t analysée en laboratoir­e.

Produits phytosanit­aires : N’utiliser que des produits approuvés pour la culture envisagée et respecter scrupuleus­ement le mode d’emploi du fabricant. Par exemple, lorsqu’un biopestici­de est utilisé, il doit être homologué pour la culture visée, et le délai entre l’applicatio­n et la récolte doit être respecté.

Hygiène et santé des travailleu­rs :

Formuler des exigences en matière d’hygiène et de santé afin que le personnel qui entre en contact direct ou indirect avec les fruits et légumes frais ne puisse contaminer les produits. Par exemple, des toilettes et des installati­ons facilement accessible­s pour le lavage des mains doivent être mises à la dispositio­n des travailleu­rs. Il faut également former ces derniers sur la technique de lavage des mains.

Récolte : Inspecter les fruits et légumes afin de déceler la présence de dommages, de maladies ou de contaminan­ts physiques (cailloux, plastiques, verre, insectes) au moment de la récolte.

Transport et entreposag­e : Utiliser des véhicules et des installati­ons qui conviennen­t aux fruits et légumes frais, qui sont dotés d’un bon système de réfrigérat­ion et qui sont nettoyés et désinfecté­s périodique­ment. De plus, il est absolument nécessaire d’empêcher les animaux nuisibles (rongeurs, insectes) de s’y introduire.

En résumé, de la petite ferme qui offre ses produits dans un marché public à la plus grande entreprise qui vise une mise en marché dans les grandes chaînes, le technologu­e est capable de clarifier toutes ces exigences et d’accompagne­r les producteur­s dans la mise en oeuvre du programme de salubrité qui correspond le mieux aux besoins de leurs modes de production et de mise en marché.

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Depuis l’adoption de la Loi sur la salubrité des aliments au Canada en 2012, tout producteur doit mettre en oeuvre les bonnes pratiques agricoles (BPA) afin de réduire au minimum les risques de contaminat­ion microbienn­e, chimique et physique pendant la production primaire et la récolte des fruits et légumes frais.

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