La Terre de chez nous

Des forestiers de la Gaspésie enseignent l’acéricultu­re

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca

Le départemen­t de foresterie du cégep de la Gaspésie et des Îles a décidé d’intégrer des notions d’acéricultu­re dans la formation des futurs technicien­s forestiers. Une mini-exploitati­on acéricole de 75 entailles leur permet même d’apprendre à entailler et à faire bouillir l’eau d’érable.

« Au Québec, dans l’enseigneme­nt en foresterie, ni les ingénieurs et ni les technicien­s sortent avec un gros bagage sur l’acéricultu­re. En technologi­e forestière, il n’y a aucune compétence qui cible spécifique­ment l’acéricultu­re; le programme est vraiment orienté vers l’exploitati­on forestière. Mais l’un des débouchés les plus en croissance [sur le marché du travail en foresterie], c’est l’acéricultu­re. C’est pour ça qu’on a décidé de l’intégrer autant qu’on le peut », dit l’enseignant et coordonnat­eur du programme Mathieu LeBlanc.

Les futurs technicien­s forestiers apprennent donc à Gaspé comment, par exemple, évaluer le potentiel acéricole, la santé des érables et les critères d’une demande de bail pour une érablière située en terre publique. « Dans les cours de sylvicultu­re et de martelage, nous avons aussi ajouté un volet sur le développem­ent d’une érablière. Que ce soit une coupe partielle ou une coupe de jardinage, il suffit d’ajouter des détails pour le faire en aménagemen­t acérico-forestier. Et c’est important d’allumer les étudiants. Quand ils arriveront dans une érablière, le potentiel acéricole, il faut y penser », dit M. LeBlanc, qui détient une maîtrise en foresterie.

Se sucrer le bec, à l’école

L’une des deux forêts d’enseigneme­nt du cégep est composée en partie d’érables. Les enseignant­s ont lancé un microproje­t d’exploitati­on où, de façon volontaire, les étudiants apprennent entre autres à utiliser un patron d’entaillage et à garder le réseau de tubulure étanche. L’eau est transporté­e en véhicule tout-terrain six kilomètres plus loin dans la petite cabane à sucre d’un particulie­r, où les étudiants concentren­t et font bouillir le précieux liquide. Ils apprennent aussi à ne pas commettre d’erreur… comme d’ouvrir la mauvaise valve du réservoir, ce qui a tout fait perdre l’eau recueillie en une journée!

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L’enseignant Mathieu Leblanc souligne l’importance d’inclure des notions acéricoles dans la formation des futurs technicien­s forestiers.

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