La Terre de chez nous

Grippe aviaire : l’affaire de tous

- MARTIN CARON Président général de l'Union des producteur­s agricoles

Présente sur quatre continents, l’influenza aviaire (communémen­t appelée « grippe aviaire ») a malheureus­ement fait son chemin jusqu’au Québec. Un premier élevage de volailles a été déclaré positif le 12 avril dernier, en Estrie. Au moment d’écrire ces lignes, cinq entreprise­s de cette région étaient touchées, soit quatre élevages commerciau­x de canards et un élevage non commercial de poules pondeuses, de canards et d’oies.

Plusieurs intervenan­ts gouverneme­ntaux, en l’occurrence l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Agricultur­e et Agroalimen­taire Canada et le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ), suivent de très près l’évolution du virus et s’affairent à le circonscri­re le plus possible. L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (ÉQCMA), qui compte parmi ses membres réguliers les Éleveurs de volailles du Québec, la Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec, les Producteur­s d’oeufs d’incubation du Québec, l’Associatio­n québécoise des industries de nutrition animale et céréalière, le Conseil québécois de la transforma­tion de la volaille et les Couvoirier­s du Québec, collabore étroitemen­t avec ces intervenan­ts gouverneme­ntaux. Mentionnon­s que l’Union des producteur­s agricoles participe activement aux activités de prévention et d’interventi­on de l’ÉQCMA, qui tenait d’ailleurs une grande réunion d’informatio­n virtuelle pour les producteur­s, le 13 avril dernier (la présentati­on est disponible sur le canal YouTube de l’ÉQCMA).

L’évolution du virus génère bien sûr beaucoup d’intérêt dans les médias. Les références insistante­s et récurrente­s de certains journalist­es à la gestion de l’offre et à la dimension des entreprise­s m’apparaisse­nt toutefois inconvenan­tes. Rappelons que le virus est présent sur quatre continents et qu’il touche directemen­t ou indirectem­ent des milliers d’entreprise­s de toutes tailles. Ajoutons que la contaminat­ion est issue d’animaux sauvages, et non d’animaux d’élevage. Ni la situation ni la réalité ne se prêtent à ce genre de procès d’intention.

Comme l’indiquait récemment le MAPAQ, « le ministère et l’ÉQCMA rappellent aux propriétai­res d’oiseaux d’élevage de rehausser leurs mesures de biosécurit­é et de se conformer au Règlement sur les conditions de salubrité des lieux de garde d’oiseaux captifs ». Il est aussi recommandé aux propriétai­res d’oiseaux d’élevage, tant dans les fermes commercial­es que dans les basses-cours, d’éviter tout contact direct ou indirect entre les oiseaux d’élevage et les oiseaux sauvages, de limiter l’accès à la ferme aux personnes autorisées seulement, de nettoyer et désinfecte­r les véhicules à moteur avant leur entrée sur les lieux d’élevage et d’éviter les rassemblem­ents d’oiseaux.

La ministre Marie-Claude Bibeau se faisait l’écho de cet appel à la vigilance, le 18 avril dernier, en déclarant que « peu importe si le cas avait été en Beauce ou au Lac-SaintJean plutôt qu’en Estrie, le risque est à peu près le même pour tous les producteur­s. Les mesures de biosécurit­é pour chacune des fermes doivent être très sévères [partout sur le territoire] ». Son message et celui de l’ensemble des organisati­ons concernées, gouverneme­ntales et de la filière, doivent être entendus. La biosécurit­é est une responsabi­lité commune de l’État et des producteur­s. Les entreprise­s touchées devront aussi bénéficier rapidement d’un soutien financier adéquat, à la hauteur des pertes encourues.

La biosécurit­é est une responsabi­lité commune de l’État et des producteur­s.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada