Canards du Lac Brome frappés de plein fouet par la grippe aviaire
Aux prises avec une éclosion d’influenza aviaire hautement pathogène de souche H5N1 dans plusieurs de ses sites d’élevage, dont son site de reproduction de Knowlton, l’entreprise Canards du Lac Brome estime que ses activités cesseront d’ici les cinq prochaines semaines et qu’une reprise n’est envisageable que dans un horizon de 10 à 12 mois.
Angela Anderson, directrice générale de Canards du Lac Brome, a lancé le 20 avril une demande d’aide aux deux paliers gouvernementaux pour traverser cette épreuve, qu’elle qualifie d’inimaginable et qui risque d’entraîner le congédiement temporaire des 300 travailleurs de l’entreprise.
Le ministre de l’Agriculture André Lamontagne, de passage à l’assemblée générale des Producteurs d’oeufs de consommation du Québec, le 21 avril, à Saint-Hyacinthe, a indiqué en entrevue avec La Terre que son gouvernement ne fermait pas la porte à la demande de Canards du Lac Brome, tout en admettant qu’il était encore trop tôt pour évaluer les pertes de l’entreprise et en signalant que plusieurs programmes de soutien existent déjà.
Une chance dans la malchance
Au moment de mettre le journal sous presse le 22 avril, quatre des 13 sites d’élevage de Canards du Lac Brome étaient infectés, soit ceux de Saint
Claude, de Knowlton, de Wotton et de SaintGeorges-de-Windsor, tous en Estrie. Il s’agissait encore, à ce moment-là, des quatre seuls élevages commerciaux frappés par des éclosions dans la province; aucun site sous gestion de l’offre n’ayant encore été atteint.
Environ 200 000 canards de Pékin élevés sur les quatre sites positifs devront être ou ont été abattus par l’Agence canadienne d’inspection des aliments, qui a pris le contrôle des lieux infectés. À l’échelle du pays, ce sont maintenant près d’un million d’oiseaux qui sont morts ou qui devront être abattus en raison de cette maladie extrêmement contagieuse et fatale pour la majorité des individus atteints.
Martin Pelletier, coordonnateur de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles du Québec, a souligné que les principaux intervenants tentaient d’améliorer les protocoles, dont la délivrance des permis spéciaux pour le transport dans les zones de restriction, qui sont établies dans un rayon de 10 km des sites déclarés positifs. « Nous avons été chanceux dans cette malchance [d’une première éclosion d’influenza aviaire en sol québécois], car ces premiers cas se situent dans une zone à faible densité d’élevage, ce qui nous permet de tester et de réadapter au jour le jour nos mesures pour les rendre plus efficaces », a-t-il mentionné.