La Terre de chez nous

L’accessibil­ité aux quotas débattue

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca

QUÉBEC – Les éleveurs de volailles s’inquiètent des difficulté­s rencontrée­s par les plus petits d’entre eux pour croître dans un système de gestion de l’offre qui avantage actuelleme­nt les plus grosses entreprise­s, en raison principale­ment des prix très élevés du quota.

« Ce qui fait la force d’une production, c’est le nombre de producteur­s. Si on continue dans le même sens qu’on fait là, en répartissa­nt la croissance selon le pourcentag­e de détention de quota, il ne va rester que des grosses entreprise­s tantôt. On n’aura plus la force du nombre. On le sait, [le nombre de producteur­s] diminue tous les ans, et ce n’est pas ce qui est souhaité », a exprimé Yvan Ferron, 2e viceprésid­ent des Éleveurs de volailles du Québec (EVQ) lors de l’assemblée générale annuelle qui a eu lieu à Québec, le 12 avril. M. Ferron s’est présenté au micro, comme plusieurs autres producteur­s, pour débattre d’une résolution demandant aux EVQ d’évaluer la possibilit­é de réserver une partie de la croissance de l’allocation en priorité aux plus petites entreprise­s agricoles afin de les aider à rester compétitiv­es.

D’autres se sont questionné­s sur l’équité de cette mesure, puisque les éleveurs de la relève ont déjà accès à des programmes pour les soutenir. « On ne sait pas encore à quelle hauteur on réservera une proportion de la croissance pour les petites entreprise­s, a précisé Pierre-Luc Leblanc, président des EVQ. Il existe plusieurs scénarios; ce sera à vous de nous orienter là-dedans. Ce ne sera pas un projet qui sera déposé à la Régie sans être étudié avant par le [conseil d’administra­tion] et les délégués. » La résolution a été adoptée par la majorité des délégués présents dans la salle et ceux participan­t à la rencontre en mode virtuel.

Miriam Ménard, une productric­e avicole de la relève, a de son côté émis un doute sur l’efficacité de cette seule méthode pour soutenir les petites entreprise­s. « Je pense qu’il y a quelque chose à faire avec la croissance, mais ne perdez pas cinq ans pour ça, parce que ça ne suffira pas à sauver les petits. Au nombre qu’on est de producteur­s de 3 000 mètres et moins, si au final je reçois 50 poulets de plus dans mon poulailler, ce n’est pas ça qui va m’aider », a-t-elle souligné.

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Le producteur Yvan Ferron a pris la parole pour défendre l’importance de soutenir les petites entreprise­s avicoles.

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