L’accessibilité aux quotas débattue
QUÉBEC – Les éleveurs de volailles s’inquiètent des difficultés rencontrées par les plus petits d’entre eux pour croître dans un système de gestion de l’offre qui avantage actuellement les plus grosses entreprises, en raison principalement des prix très élevés du quota.
« Ce qui fait la force d’une production, c’est le nombre de producteurs. Si on continue dans le même sens qu’on fait là, en répartissant la croissance selon le pourcentage de détention de quota, il ne va rester que des grosses entreprises tantôt. On n’aura plus la force du nombre. On le sait, [le nombre de producteurs] diminue tous les ans, et ce n’est pas ce qui est souhaité », a exprimé Yvan Ferron, 2e viceprésident des Éleveurs de volailles du Québec (EVQ) lors de l’assemblée générale annuelle qui a eu lieu à Québec, le 12 avril. M. Ferron s’est présenté au micro, comme plusieurs autres producteurs, pour débattre d’une résolution demandant aux EVQ d’évaluer la possibilité de réserver une partie de la croissance de l’allocation en priorité aux plus petites entreprises agricoles afin de les aider à rester compétitives.
D’autres se sont questionnés sur l’équité de cette mesure, puisque les éleveurs de la relève ont déjà accès à des programmes pour les soutenir. « On ne sait pas encore à quelle hauteur on réservera une proportion de la croissance pour les petites entreprises, a précisé Pierre-Luc Leblanc, président des EVQ. Il existe plusieurs scénarios; ce sera à vous de nous orienter là-dedans. Ce ne sera pas un projet qui sera déposé à la Régie sans être étudié avant par le [conseil d’administration] et les délégués. » La résolution a été adoptée par la majorité des délégués présents dans la salle et ceux participant à la rencontre en mode virtuel.
Miriam Ménard, une productrice avicole de la relève, a de son côté émis un doute sur l’efficacité de cette seule méthode pour soutenir les petites entreprises. « Je pense qu’il y a quelque chose à faire avec la croissance, mais ne perdez pas cinq ans pour ça, parce que ça ne suffira pas à sauver les petits. Au nombre qu’on est de producteurs de 3 000 mètres et moins, si au final je reçois 50 poulets de plus dans mon poulailler, ce n’est pas ça qui va m’aider », a-t-elle souligné.