La Terre de chez nous

La mécanique en attendant

Désireux de valoriser leur métier, les jeunes de la relève agricole prennent la plume à tour de rôle pour raconter leur quotidien.

- PATRICK PARENT Ferme Parlonlait et Fils, Sainte-Martine, Montérégie

Ayant grandi à la ferme, il était évident pour moi que j’allais prendre soin des animaux lorsque je serais grand. Il n’y avait aucun doute dans mon esprit que je voulais un jour, à mon tour, avoir la chance d’exercer ce métier que ma famille faisait déjà depuis six génération­s avant moi.

Mon terrain de jeu était là où les vaches étaient. Ma mère a dû me convaincre souvent de prendre l’autobus pour aller à l’école, car je me dirigeais vers la ferme au lieu d’attendre l’autobus.

J’avais cette envie bien imprégnée de terminer au plus vite mes études pour travailler au sein de l’entreprise familiale. Une fois l’école terminée, mes parents ont voulu me donner la possibilit­é de découvrir ce que je ne connaissai­s peut-être pas encore, autre chose que la ferme familiale. Je me suis retrouvé à faire un diplôme d’études profession­nelles (DEP) en mécanique agricole. Mon idée était faite. Avec ce DEP, j’allais me donner les outils nécessaire­s pour être dans l’entreprise et entretenir la machinerie moi-même. Il était possible de conjuguer ma nouvelle passion à celle qui m’a toujours fait rêver.

J’allais toutefois devoir patienter un peu; la la ferme allait devoir attendre. Je ne pouvais pas entreprend­re mon rêve aussi jeune que mon père, justement car il y était encore bien en place pour un moment. J’ai donc travaillé 13 ans comme mécanicien. Au fil du temps, je me suis perfection­né dans la machinerie. J’étais devenu très à l’aise de résoudre toutes sortes de problèmes. J’avais quitté le nid familial et je vivais ma vie au gré des jours auprès

Finalement, mon tour est venu. J’ai rappelé à mes parents que mes racines étaient d’être cultivateu­r et producteur laitier. Je ne voulais plus prendre soin des moteurs, mais bien des animaux.

de ma femme. L’appel de la ferme était toujours au fond de moi. Lorsque mes parents me demandaien­t de prendre une semaine de congé de mon emploi pour les remplacer à la ferme, ça, c’était réellement des vacances.

Finalement, mon tour est venu. J’ai rappelé à mes parents que mes racines étaient d’être cultivateu­r et producteur laitier. Je ne voulais plus prendre soin des moteurs, mais bien des animaux. Durant deux ans, j’ai dû apprivoise­r mon titre de copropriét­aire, sans oublier celui de mécanicien, car durant ces années, j’ai travaillé au garage le jour et à la ferme le soir et les fins de semaine.

Les 30 ans sont arrivés rapidement pour moi. Je suis satisfait de mon parcours, et ma nouvelle vie ne fait que commencer. À ceux qui veulent réaliser un rêve, je donnerais le conseil suivant : n’abandonnez jamais! Ça n’a pas toujours été facile pour moi, notamment à l’école. J’ai parfois eu des doutes, je me suis senti perdu par moment, mais aujourd’hui, je peux enfin dire que je ne travaille pas pour vivre, mais que je vis pour « travailler ».

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Dès son plus jeune âge, Patrick Parent a toujours su qu’il allait prendre soin des animaux lorsqu’il serait grand.
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