La réserve mondiale de sirop d’érable
Savais-tu que le Québec détient la seule et unique réserve de sirop d’érable au monde? En février dernier, elle faisait les manchettes de La Terre de chez nous : cette fameuse banque d’or blond s’est évaporée de 36 % par rapport à l’an dernier. C’est l’équivalent de 115 000 barils de 205 litres de sirop d’érable qui ont trouvé preneur. Oh, oh… Dois-tu t’inquiéter de manquer de délicieux sirop pour arroser tes crêpes du dimanche?
Eh bien non, car c’est justement à quoi sert cette fameuse réserve de sirop d’érable, fondée en 2000 par les Producteurs et productrices acéricoles du Québec. Imagine un gardemanger grand comme cinq terrains de football rempli de conserves géantes de sirop d’érable…
L’entrepôt principal est maintenant situé à Laurierville, dans le Centre-du-Québec. Le site peut recevoir jusqu’à 94 000 barils de 205 litres. C’est la moitié d’une récolte annuelle moyenne de sirop d’érable québécois. Les provisions sont pasteurisées sur place, c’est-à-dire que le
sirop d’érable est traité à chaud pour détruire les bactéries et assurer sa conservation à long terme. Les acériculteurs sont payés lorsque le sirop en réserve est vendu. D’une saison des sucres à l’autre, les acériculteurs ne savent jamais combien de conserves de sirop sortiront de leur érablière. En effet, la récolte de sève sucrée dépend des humeurs de dame Nature. Coule, coule pas… Grâce à la réserve, pas de rupture de stock ni de gaspillage! La réserve vise à faire des provisions de sirop lors des bonnes saisons… et à éviter qu’on en manque lorsque dame Nature ne collabore pas. Elle permet ainsi de stabiliser le prix et de mieux gérer l’offre et la demande.
Au cours de la dernière année, il semblerait que les gens aient eu la dent plus sucrée, ici comme dans le reste du monde : les ventes et les exportations ont augmenté de 20 %, mais les récoltes n’étaient pas fameuses. C’est pourquoi nous avons dû faire comme les écureuils durant la saison froide et puiser dans notre précieuse réserve.