La Terre de chez nous

« Il ne faudra pas penser que le temps plus frais est fini »

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca

Le météorolog­ue André Monette ne prévoit pas un mois de mai caniculair­e. « On va devoir être patient pour la chaleur. Ce n’est pas en mai qu’on va basculer vers l’été, et il ne faudra pas penser que le temps plus frais est fini », résume-t-il. Évidemment, le temps se réchauffer­a en mai comparativ­ement à avril, mais très graduellem­ent, prévoit-il. « Pour la première moitié de mai, le temps sera généraleme­nt plus frais que la normale. Cela ne sera rien d’aussi fort que ce que nous avons vécu en deuxième portion d’avril, car le vortex polaire va perdre en intensité », anticipe M. Monette. La températur­e devrait donc se situer légèrement sous les normales de saison. Ce patron météo devrait être observable à l’ensemble du Québec.

L’ouest de la province devrait se réchauffer en premier, suivi de l’est. « La bonne nouvelle, souligne-t-il, c’est qu’il n’y aura pas de blocage. » En d’autres mots, le temps froid ne restera pas emprisonné sur nous. « Nous passerons du temps frais à plus doux. Il y aura beaucoup de changement­s météo, et cela risque d’être actif en termes de précipitat­ions, à cause de ces bascules de températur­es. Cela signifie des précipitat­ions plus nombreuses, mais aussi une possibilit­é d’observer des orages plus fréquemmen­t », dit-il.

Toutes les régions du Québec « auront la chance d’y goûter », fait-il remarquer, puisque les trajectoir­es de chaque système risquent d’être différente­s. C’est un régime classique du printemps, observe-t-il. « Les conditions ne seront peut-être pas stables et idéales pour les semis, mais ce ne sera pas la fin du monde; les températur­es seront somme toute agréables », nous rassure-t-il.

La deuxième portion du mois de mai ne se présente pas non plus comme une période chaude. « On n’a pas de signal d’un fort changement de régime [climatique]; on pense qu’il y aura plus de douceur, un peu moins de descentes d’air frais, et ça risque d’être un peu moins perturbé [c’est-à-dire moins de précipitat­ions] », analyse le chef du service de météorolog­ie chez MétéoMédia.

Si cette croissance vers le temps plus chaud se concrétise, le mois de mai pourrait, finalement, se terminer dans les moyennes de saison. Cela implique que les secteurs de l’est du Québec se réchauffer­ont moins rapidement, en raison de la masse d’air froid provenant du fleuve, que les secteurs comme le sud du Québec et l’Abitibi, précise-t-il.

Avril, un mois gris

En guise de retour sur le mois d’avril, M. Monette constate que la deuxième portion est venue gâcher la sauce. « Il y a eu un changement de régime météo le 15 avril, avec les vents de pratiqueme­nt de 100 km/h par endroit venant du blizzard du Montana et de l’Alberta. Cela a amené le vortex polaire jusqu’à nous. Nous avons eu par la suite beaucoup de journées grises et du temps froid sous les normales », relatet-il. Aucun record, ni de froid ni de précipitat­ions de neige ni de temps gris, n’a cependant été enregistré. Le mois s’est terminé avec des températur­es près des normales de saison pour l’ensemble du Québec. Certaines régions de l’est, comme la Gaspésie, affichent une moyenne de températur­e légèrement au-dessus de leur normale.

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Les légumes n’ont qu’à bien se tenir en mai, car la températur­e pourrait demeurer fraîche par moments.

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