La Terre de chez nous

Réaction à une étude liant la consommati­on de viande et l’environnem­ent

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

Une étude publiée dans la revue Nature révèle que la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) occasionné­s par le milieu agricole et la déforestat­ion pourraient connaître une diminution si la population mondiale réduisait sa consommati­on de boeuf de 20 % d’ici 2050. L’Associatio­n canadienne des éleveurs de bovins (ACEB) réagit en affirmant qu’une telle baisse de consommati­on pourrait provoquer l’effet contraire au Canada.

L’étude de la revue Nature suggère que le taux annuel de déforestat­ion lié à l’agricultur­e à l’échelle mondiale doublera dans les 30 prochaines années si les habitudes de production agricole et de consommati­on restent inchangées. Remplacer la viande bovine par de la viande végétale à base de champignon­s, nommés mycoprotéi­nes, aurait le potentiel de combler la demande mondiale et permettrai­t d’atteindre l’objectif de réduction de GES, avance le chercheur allemand Florian Humpenöder.

L’ACEB soutient pour sa part que la réduction du nombre de bovins de boucherie au Canada entraînera­it une augmentati­on des émissions de GES, puisque la consommati­on de boeuf joue un rôle important dans la conservati­on des écosystème­s des prairies canadienne­s. « Actuelleme­nt, 1,5 milliard de tonnes de carbone sont séquestrée­s à long terme dans ces prairies. Sans les producteur­s de boeuf canadiens, ces terres seraient converties à d’autres usages, libérant ainsi 30 à 50 % du carbone stocké dans le sol », soutient la porte-parole de l’organisati­on, Michelle McMullen. L’industrie s’est d’ailleurs fixé l’objectif de réduire de 33 % ses émissions de GES d’ici 2030.

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