La Terre de chez nous

Un rêve de jeunesse réalisé

- PIERRE SAINT-YVES Collaborat­ion spéciale

L’implicatio­n de la relève a donné un nouveau souffle à la Ferme Beljie. La troisième génération d’éleveurs laitiers a permis à l’exploitati­on d’entrer de front dans une phase de croissance soutenue et, de toute évidence, les propriétai­res n’ont pas l’intention de retenir leurs ambitions.

YAMACHICHE — Le producteur laitier Jean-Luc Bellemare esquisse un petit sourire en parlant de sa vision de jeunesse qui a pris forme au fil des années. « Lorsque j’ai pris la ferme en 1987, après le décès de mon père, j’avais une vingtaine de vaches, raconte-t-il. Je me suis dit qu’un jour, j’en aurais 100. »

Il y a déjà bien longtemps qu’il a réalisé son rêve avec sa conjointe Louise St-Yves et ses garçons Marc et Éric. L’entreprise dont ils sont tous copropriét­aires possède un troupeau de 240 vaches Holstein, dont 110 en lactation, pour un quota de 170 kilos.

Que de chemin parcouru depuis ce temps où les vaches étaient attachées dans l’étable mal éclairée et où l’automatisa­tion restait un rêve! Il faut reconnaîtr­e que Louise et Jean-Luc ont su développer leur entreprise en faisant des choix judicieux et réfléchis aux moments opportuns, en accordant une attention particuliè­re à la génétique et avec l’acquisitio­n de sujets prometteur­s qui ont permis de bâtir un troupeau productif.

Aujourd’hui encore, les deux génération­s d’éleveurs aux commandes de l’entreprise sont animées par les mêmes ambitions et carburent aux défis et aux innovation­s. « On travaille maintenant pour la prochaine génération d’éleveurs à la ferme », dit Marc, qui est père de deux jeunes enfants.

La constructi­on de la nouvelle étable en 2015, l’implantati­on des deux premiers robots de traite, l’ajout de nouvelles bêtes au troupeau avec l’achat de quota et, plus récemment, l’agrandisse­ment de l’étable froide en sont de bons exemples. Depuis presque une dizaine d’années maintenant, l’entreprise est en mode croissance soutenue et les frères Marc et Éric ont l’intention de maintenir ce rythme tout en jouant de prudence. « On ne prend pas de décision qui pourrait compromett­re la santé et la survie de notre entreprise », précise Éric.

Un nouveau départ pour Beljie

Les parents le reconnaiss­ent, l’arrivée des garçons dans l’actionnari­at de l’entreprise a donné un nouveau souffle à l’entreprise.

« C’est évident que je ne me serais pas lancé dans tous ces projets de développem­ent sans l’implicatio­n de la relève », concède Jean-Luc.

Il reconnaît du même souffle que l’intérêt de ses garçons pour l’exploitati­on agricole n’a pas été une grande surprise. « Même lorsqu’ils étaient enfants, ça paraissait qu’ils avaient ça dans le sang », raconte-t-il.

En 2012, après ses études à l’École d’agricultur­e de Nicolet, Marc, l’aîné, a été le premier à rejoindre ses parents comme copropriét­aire. « C’est vrai que c’était clair depuis toujours que je prendrais la relève », dit-il.

Cinq ans plus tard, en 2017, Éric a suivi son cours en Gestion et technologi­e d’entreprise agricole à l’ITA de Saint-Hyacinthe.

Avant même que l’équipe de propriétai­res soit complétée, les projets de modernisat­ion étaient mis en route et l’entreprise a connu une croissance fulgurante. Le quota est passé de 75 kilos à 170 en cinq ans. « On a acheté jusqu’à 30 vaches en un an », se souvient Marc.

La plus audacieuse réalisatio­n a été la constructi­on de la nouvelle étable en stabulatio­n libre avec deux robots de traite, inaugurée en 2015.

D’abord réticent face à l’ampleur des projets sur la table de travail, Jean-Luc

« C’est évident que je ne me serais pas lancé dans tous ces projets de développem­ent sans l’implicatio­n de la relève. » – Jean-Luc Bellemare

a rapidement compris l’importance et la pertinence du virage envisagé. Puis, des visites d’exploitati­ons ontarienne­s dotées de ce type d’aménagemen­ts l’en ont définitive­ment persuadé.

« Si on avait attendu, nous n’aurions pas pu réaliser notre projet d’expansion aujourd’hui », concède-t-il maintenant.

Et la boîte à idées et à projets est loin d’être tarie. Les frères Bellemare en ont

d’autres dans leurs cartons : achat de deux nouveaux robots, acquisitio­n de nouvelles terres et croissance de la production.

« On veut doubler la ferme », lance Marc. Il y a aussi cet autre défi qui pointe à l’horizon : celui de la main-d’oeuvre. Parce que les deux frères doivent bien reconnaîtr­e qu’en attendant la prochaine génération, il leur faudra des bras pour remplacer celle qui se dirige vers la retraite.

 ?? ?? Tous les membres du clan Beljie. À l’avant-plan, les parents Louise St-Yves et Jean-Luc Bellemare. À l’arrière, Marie-Noelle Buist-Hamelin, Marc Bellemare et leurs enfants Noémie et Mathis. Éric Bellemare est à leur côté, à droite.
Tous les membres du clan Beljie. À l’avant-plan, les parents Louise St-Yves et Jean-Luc Bellemare. À l’arrière, Marie-Noelle Buist-Hamelin, Marc Bellemare et leurs enfants Noémie et Mathis. Éric Bellemare est à leur côté, à droite.
 ?? ?? Deux génération­s d’éleveurs ont uni leurs efforts pour assurer la croissance de l’exploitati­on. Éric, Jean-Luc et Marc Bellemare cogitent d’autres réalisatio­ns.
Deux génération­s d’éleveurs ont uni leurs efforts pour assurer la croissance de l’exploitati­on. Éric, Jean-Luc et Marc Bellemare cogitent d’autres réalisatio­ns.

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