La Terre de chez nous

Un élevage de 14 000 dindons infectés par la grippe aviaire

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@ laterre.ca

La grippe aviaire frappe durement les élevages de dindons des environs de Québec. Le 9 juillet dernier, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a confirmé la présence de la souche H 5 N 1 dans un troisième troupeau commercial de Saint-Gabriel-de-Val cartier.

Il s’agit d’un élevage qui compte 14 000 oiseaux, soit « le plus gros élevage sous gestion de l’offre infecté par la maladie jusqu’ici », a signalé PierreLuc Leblanc, président des Éleveurs de volailles du Québec (EVQ) en entrevue avec La Terre, le 11 juillet. Les deux autres élevages, qui appartienn­ent à des propriétai­res différents, comptent quant à eux 10 000 et 4 800 dindons.

Une zone de contrôle primaire est érigée autour de la zone où se situent les trois bâtiments touchés (voir la carte) afin de restreindr­e les déplacemen­ts dans le secteur. Mais le défi sera grand, puisqu’il s’agit du troisième plus grand secteur de production de dindons du Québec, spécifie M. Leblanc. Il dénombre par ailleurs 85 bâtiments d’élevage détenus par 10 producteur­s dans cette zone.

Pour l’instant, des efforts sont déployés pour éviter que la maladie se propage dans d’autres bâtiments, en restreigna­nt les transports d’aliments et d’oiseaux et en appliquant les mesures de biosécurit­é comme le changement de vêtements et de bottes ainsi que le nettoyage des roues de la machinerie agricole.

Stocks de dindons

Dans les élevages infectés, « la mortalité des oiseaux est fulgurante », rapporte M. Leblanc. « Après trois à quatre jours, 90 % des oiseaux meurent », dit-il.

À court terme, cette situation ne devrait pas avoir d’incidence sur les stocks de dindons québécois. Or, si elle perdure, le président des EVQ anticipe des problèmes, puisque les éleveurs touchés, de même que ceux qui se trouvent dans la zone infectée, ne peuvent plus s’approvisio­nner en nouveaux oiseaux tant que la situation ne sera pas maîtrisée.

De plus, les programmes d’assurances auxquels ils ont actuelleme­nt accès ne les dédommagen­t que pour la perte de leur production actuelle et non celle à venir. « Les producteur­s n’ont plus de revenus, puisqu’ils ne peuvent plus rentrer de nouveaux oiseaux. Il va y en avoir tantôt qui vont avoir besoin d’aide », souligne M. Leblanc, qui spécifie que les formules d’aide devront probableme­nt être adaptées à la situation, encore inédite du côté d’élevages sous gestion de l’offre.

 ?? ?? Le président des Éleveurs de volailles du Québec, Pierre-Luc Leblanc, rapporte que 90 % des oiseaux meurent trois à quatre jours après avoir été infectés.
Le président des Éleveurs de volailles du Québec, Pierre-Luc Leblanc, rapporte que 90 % des oiseaux meurent trois à quatre jours après avoir été infectés.
 ?? ?? Une zone de contrôle primaire (en rose pâle) a été érigée autour de la zone infectée (en rose foncé), à SaintGabri­el-de-Valcartier, où trois élevages de dindons ont été déclarés positifs à la grippe aviaire de la souche H5N1.
Une zone de contrôle primaire (en rose pâle) a été érigée autour de la zone infectée (en rose foncé), à SaintGabri­el-de-Valcartier, où trois élevages de dindons ont été déclarés positifs à la grippe aviaire de la souche H5N1.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada